Le mercredi 13 novembre 2024, l’Assemblée Nationale a été le théâtre d’une intervention marquante de Mbindule Mitono Crispin, Député national élu de la ville de Butembo, dans la province du Nord-Kivu. Dans un contexte où les infrastructures sont au cœur des préoccupations nationales, le Député Mbindule Mitono a interpellé le Ministre des Infrastructures et Travaux Publics, Alexis Gisaro, sur la gestion des projets routiers cruciaux pour le pays.
Questions sur la gestion des infrastructures
Lors de sa prise de parole, le Député Crispin Mbindule a d’abord rappelé les responsabilités qui incombent au ministère des Infrastructures. Il a ensuite posé une question directe au ministre :
Pourquoi le Ministre Gisaro a-t-il refusé de lancer simultanément les travaux sur les tronçons Kasindi-Beni-Butembo et Bunagana-Rutshuru-Goma, notamment après les réserves émises par Paul Kagame concernant une entreprise ougandaise sur le tronçon Bunagana-Goma ?
L’élu de la ville de Butembo a souligné qu’il avait précédemment demandé au ministre de démarrer les travaux sur ces deux axes en même temps, pour garantir leur sécurité grâce à la coopération des FARDC et de l’UPDF. L’absence d’une telle approche, selon lui, aurait permis d’éviter des tensions entre les forces armées rwandaises et ougandaises sur ces routes stratégiques.
Évaluation du bilan ministériel
Le Député Crispin Mbindule Mitono a également questionné le ministre sur son bilan au cours des trois dernières années, exprimant son inquiétude face à la détérioration des infrastructures.
« Avant l’arrivée de Monsieur Gisaro, le trajet de Butembo à Kisangani ne prenait que deux jours. Aujourd’hui, ce même trajet nécessite un mois en raison de l’état désastreux des routes. Le ministère a pour mission d’assurer l’entretien des routes, et il est essentiel de rendre des comptes à ce sujet, » a-t-il déclaré.
En conclusion de son intervention, le Député Mbindule Mitono a appelé à transformer la question orale adressée au Ministre des ITPR en motion de défiance. Il a insisté sur le fait que l’incompétence du ministre n’était plus à dissimuler. De plus, il a exhorté ses collègues ministres à cesser d’invoquer le nom du Chef de l’État comme excuse pour justifier leurs échecs, affirmant que chaque ministre doit être responsable de son propre secteur.
L’intervention de Crispin Mbindule n’a pas manqué de provoquer des réactions au sein de l’Assemblée nationale. Plusieurs Députés ont exprimé leur désaccord face à la gestion actuelle des infrastructures, certains allant jusqu’à demander la démission volontaire du ministre Alexis Gisaro. Cette dynamique témoigne d’un besoin urgent de réévaluation des stratégies mises en place pour le développement des infrastructures au sein du pays.
Gires Kasongo