Le dimanche 20 octobre dernier, à la suite des combats entre le M23 et les groupes locaux d’autodéfense, les rebelles ont réussi à conquérir la localité de Kalembe.
Ce lundi 21 octobre, les résistants Wazalendo, qui s’étaient repliés vers les collines surplombant la localité, tentent de chasser l’ennemi, selon des sources locales.
Le député national Willy Mishiki regrette la percée de la rébellion pro-rwandaise vers le territoire de Walikale et, surtout, la prise de Kalembe, qui ouvre la porte à d’autres territoires du Nord-Kivu.
Il appelle l’Assemblée nationale à se pencher rapidement sur la question pour que le M23 soit stoppé au plus vite, car, dit-il, la chute de Walikale impliquera forcément une menace contre d’autres provinces voisines, dont la Tshopo, le Sud-Kivu et le Maniema.
« La guerre de l’Est vient de prendre un tournant décisif avec la chute de Kalembe ce dimanche. Il s’agit du premier village atteint par les agresseurs et leurs pantins dans le territoire de Walikale, dernier verrou pour atteindre les provinces de la Tshopo, du Sud-Kivu et du Maniema, avec un effet d’embrasement vers d’autres provinces du pays. Kalembe est une localité très stratégique, donnant accès à Lubero, Rutshuru et Tshopo. Nous devons urgemment convoquer une plénière sur cette question sécuritaire et humanitaire avant qu’il ne soit trop tard », dit-il.
Les rebelles ont été les premiers à lancer les hostilités, alors qu’un cessez-le-feu a été décrété depuis août par le processus de Luanda.
Le M23, qui agit avec la bénédiction du régime de Kigali, est souvent accusé de violer les décisions prises par les chefs d’État de la sous-région.
Les autorités congolaises ont toujours réclamé des sanctions contre le Rwanda ainsi que contre les responsables du M23.
Plusieurs milliers de soldats de la Rwanda Defence Force (RDF) sont infiltrés sur le sol congolais pour soutenir la rébellion, selon les données fournies par la société, même si le gouvernement rwandais a toujours nié ces accusations.
Jean Ngaviro
