Le mardi 12 novembre, un groupe de femmes congolaises a manifesté devant le palais royal de Bruxelles, appelant les autorités belges à s’engager dans la crise politique et sécuritaire qui secoue la République démocratique du Congo (RDC).
Dans une lettre adressée au roi Philippe, ces femmes dénoncent la gouvernance actuelle de la RDC, qu’elles qualifient de dictature, en référence à l’administration de Félix Tshisekedi. Elles expriment leur frustration face à l’inaction des dirigeants belges face à ce qu’elles perçoivent comme une dérive autoritaire et un enrichissement illégal de la famille présidentielle.
« Les frères Tshisekedi, sa femme et ses enfants, ils sont tous Belges. Il y a 6 ans, ils n’avaient rien. Aujourd’hui, ils sont tous multimillionnaires. Ils ont tous acheté des biens de luxe en Belgique. Avec quel argent ? Pourquoi les autorités belges ne s’intéressent pas à l’origine de ces fonds? […]. La Belgique ne peut plus fermer les yeux sur la dictature qui s’est installée en RDC, sur l’incompétence de monsieur Tshisekedi, la cupidité de son régime et son incurie », ont dénoncé les manifestantes.
Les manifestantes ont également évoqué la détérioration de l’espace politique en RDC, faisant référence à l’assassinat récent de l’opposant Chérubin Okende et à la situation du Belgo-Congolais Jean-Jacques Wondo, actuellement détenu dans le cadre d’un procès lié à une tentative de coup d’État.
Sur le plan sécuritaire, elles ont soulevé la question des localités contrôlées par des groupes rebelles, soulignant que plus de 116 communes sont désormais hors du contrôle de l’État. Elles ont décrit les conditions de vie précaires de plus de cinq millions de Congolais déplacés.
« Depuis l’avènement au pouvoir de Félix Tshisekedi, notre pays a perdu 116 communes qui sont tombées entre les mains de la rébellion en dehors de l’autorité de l’État. Plus de cinq millions de Congolais vivent dans des camps de déplacés dans des conditions inhumaines. Des centaines d’enfants sont privés de tout. Pendant ce temps, la guerre dans les provinces de l’Est du pays est devenue un business », ont-elles renchéri.
Les femmes congolaises ont promis de mobiliser l’opinion publique si les dirigeants belges ne réagissent pas face à la situation en RDC. Leur appel survient à un moment où le mécontentement grandit face à la gestion politique et sécuritaire du pays.
Alors que le pouvoir en place envisage des changements constitutionnels, des opposants craignent que cela ne soit qu’une stratégie pour maintenir Félix Tshisekedi au pouvoir, surtout dans un contexte où l’est du pays est en proie à la violence.
Cette mobilisation témoigne d’une volonté croissante parmi la diaspora congolaise de faire entendre sa voix et de demander des comptes aux dirigeants belges sur la situation en RDC.
Jean Ngaviro