La révision de la Constitution alimente les débats dans les salons politiques et au sein de l’opinion depuis quelques semaines déjà. Tout est parti de la longue période qui a précédé la nomination et l’installation du gouvernement Suminwa. Le Président de la République avait alors déclaré à la presse que la Constitution serait à la base du blocage qui a justifié cette longue période d’attente.
La question a suscité encore plus de passion et de débats quand le Secrétaire général de l’UDPS, Augustin Kabuya, qui est en même temps président du parti présidentiel, s’est prononcé devant les combattants sur ce sujet. Sans gants, Augustin Kabuya a soutenu que le projet de changer la Constitution était le vœu du Sphinx de Limete, qui avait déclaré à son époque que son parti, l’Union pour la démocratie et le progrès social, une fois au pouvoir, changerait la Constitution.
Alors que la question est au centre des débats dans les salons politiques, où l’opposition à la majorité se montre hostile à cette initiative, et qu’au sein de l’Unité Sacrée de la Nation, la famille politique du Chef de l’État, la question n’est pas clairement discutée pour lever le voile, un son plus clair sur ce sujet est venu plutôt du porte-parole du gouvernement, Patrick Muyaya, ministre de la Communication et des Médias, qui a déclaré, répondant à un journaliste d’un média international, que la question n’est pas à l’ordre du jour.
Pour la voix du gouvernement, le débat qui en découle est tout à fait dans la logique de la démocratie et qu’au niveau des institutions, une telle initiative n’est pas évoquée. Le porte-parole du gouvernement estime, connaissant bien le Chef de l’État, que si tel était son initiative, il userait de la transparence qui l’a toujours caractérisé pour aborder le sujet.
Notons que l’actuelle Constitution de la République démocratique du Congo souligne que le président de la République est élu pour un mandat de 5 ans, renouvelable une fois. Ce qui veut dire que Félix Tshisekedi, élu pour la seconde fois en décembre 2023, exerce son dernier mandat constitutionnel.
Une révision, telle que soutenue par le Secrétaire général de l’UDPS, donnerait à l’actuel président de la République l’occasion de se représenter pour un 3e mandat. Mais il faudrait, dans le cas où le parti présidentiel persiste, obtenir 3/4 de soutien au niveau de la chambre basse, puis le soutien du Sénat avant que la Constitution révisée passe par référendum pour que le peuple en décide.
La Rédaction