En République démocratique du Congo, le projet de modification de la constitution porté par le parti au pouvoir est le dossier qui est sur toutes les lèvres.

Si, à l’UDPS, il s’agit d’une démarche visant à honorer le testament d’Étienne Tshisekedi, père du président, des opposants et des acteurs de la société civile ne perçoivent pas cette initiative de la même manière et soupçonnent le camp Fatshi de vouloir s’éterniser au pouvoir.

Alors que les fédérations nationales de l’Union pour la démocratie et le progrès social sont déjà mobilisées pour expliquer aux Congolais la nécessité de réviser cette constitution, qui contient des « lacunes », selon Augustin Kabuya, la crise interne au sein du secrétariat général du parti s’est invitée dans le débat.

Deo Buzibu, du camp frondeur de l’UDPS, a refusé de reconnaître la circulaire d’Augustin Kabuya, qu’il estime illégitime. Dans la foulée, sans prendre position pour la modification de la constitution, le secrétaire général « autoproclamé » a tranché que ce sera au peuple de décider s’il faut ou non toucher à la loi fondamentale après avoir été consulté.

« Le parti présidentiel n’a pas encore levé l’option. La position du parti sera connue après consultation avec toutes les structures. J’ai vu quelqu’un qui n’a pas qualité (Augustin Kabuya) publier une note. L’UDPS va se prononcer sur ce dossier », a-t-il déclaré.

Le projet de modification de la constitution est-il donc une initiative propre à Augustin Kabuya ? En effet, jusqu’ici, de nombreux caciques du parti demeurent silencieux à ce sujet. Peut-être attendent-ils le bon moment pour sortir des coulisses.

Pour justifier sa démarche, le secrétaire général de l’UDPS avait expliqué qu’il faudrait accorder plus de temps au président de la République afin de lui permettre de mener à bien son action gouvernementale, dont les premiers mois sont souvent gaspillés par la mise en place du gouvernement, tandis que les derniers sont essentiellement consacrés aux élections.

Cependant, des opposants estiment que l’initiative est inopportune et contreproductive. Ils appellent le gouvernement à s’atteler d’abord aux véritables problèmes du pays, liés à l’insécurité, au chômage, à l’absence d’infrastructures, à la dépréciation du franc congolais face au dollar, etc.

« Ce n’est pas le moment de changer la constitution, mais de produire des résultats concrets en faveur de la population. Personne n’est dupe de la supercherie », a écrit Olivier Kamitatu.

Entre 2015 et 2018, les suspicions au sujet de la révision de la constitution avaient fait de nombreuses victimes dans le pays, notamment à Kinshasa.

Bien que la campagne n’ait pas été lancée, des opposants soupçonnaient Joseph Kabila de vouloir s’accorder un 3e mandat après l’expiration de ses 2 quinquennats constitutionnels.

Jean Ngaviro

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