Le jeudi 14 novembre, le monde a célébré la journée contre le diabète sucré. En République démocratique du Congo, à l’occasion de la journée, les autorités sanitaires ont dressé un tableau sombre de la situation, affirmant que plus de 17 mille personnes trouvaient la mort tous les ans suite à cette maladie.
A en croire le ministre de la santé, plus de 537 millions des victimes sont répertoriées dans le monde, et le Congo regorge environ 7% des personnes touchées.
« Selon la fédération internationale du diabète, plus de 537 millions des personnes dans le monde vivent avec le diabète et en République démocratique du Congo, environ 7% de la population en souffre. Le diabète est responsable de plus de 17.000 décès chaque année en RDC, ce qui en fait l’un des principaux défis de santé publique du pays », a rapporté, jeudi, le docteur Roger Samuel Kamba, ministre congolais de la santé.
Pour faire face à la maladie, le CT Georges Musavuli, nutritionniste et expert en santé, conseille les personnes atteintes à fréquenter les services d’ophtalmologie, neurologie, cardiologie, hépatologie ou encore dermatologie au moins une fois tous les six mois.
Il encourage les victimes à ne jamais céder au défaitisme ni au désespoir.
« Plus de 50% des personnes atteintes souffrent de détresse liée au diabète. Environ 70% nous ont dit que la peur de développer des complications liées au diabète affecte leur bien-être. Nous rassurons les habitants que le diabète sucré ne doit pas être considéré comme une fatalité mais plutôt comme un état de santé à surveiller régulièrement. Les personnes atteintes de diabète ont toute la possibilité de mener une vie épanouie », a rassuré cet expert de santé du Nord-Kivu.
Les facteurs de risque
Selon le docteur-clinicien Laurent Mamba, tout le monde est avant tout candidat au diabète sucré si on ne prend pas de dispositions adéquates pour l’éviter.
Toutefois, précise-t-il, l’un de plus grands facteurs cités est l’ignorance. D’abord l’ignorance de son indice de masse corporelle.
Pour ce médecin, il est impérieux de s’informer à ce sujet auprès des infirmiers ou médecins. Ceci, dit-il, permettra de prévenir ou encore de prendre des précautions si jamais une situation anormale était notée à l’issue du diagnostic ou examen médical.
« Notre premier facteur de risque, c’est l’ignorance de son indice de masse corporelle. Est-ce que vous connaissez le rapport qui existe entre votre taille et votre poids ? C’est très important de le connaître. Et, le rapport là doit se retrouver dans l’intervalle normal de 18,9 à 24,9. Et, si ce rapport là se retrouve dans l’intervalle de 25 à 29,9, on parlera de surpoids. Quand c’est au delà de 30, on parle de l’obésité. Mais, que ce soit le surpoids ou l’obésité, ce sont tous des facteurs de risque. Ça nous expose, à la longue, à développer le diabète », prévient-il, appelant ainsi le probable sujet au diable à solliciter régulièrement les services hospitaliers pour être au courant de son indice de masse corporelle.
Par ailleurs, le docteur Laurent Mamba évoque le tour de taille qui doit être connu de chaque personne. Généralement, dit-il, il est obtenu grâce au mètre ruban. Pour le clinicien, le chiffre doit être inférieur à 88 pour la femme et à 102 pour l’homme.
« Quand l’organisme accumule beaucoup de graisses qui s’installeront au niveau de l’abdomen, cela nous exposera à accumuler beaucoup de graisses qui empêcheront le fonctionnement de l’insuline », explique-t-il.
Un autre facteur présenté par le docteur Mamba est essentiellement tourné vers les femmes qui ont mis au monde des bébés aux gros poids. Pour lui, cela expose également au diabète.
« Nous avons la notion de gros bébés pour les femmes. Cela vous explose, à la longue, à développer le diabète. Si vous avez déjà le gros bébé, il vous faut revoir encore le corps soignant pour qu’il y ait un suivi », a chuté le médecin.
Pour prévenir ou lutter contre le diabète sucré, Laurent Mamba conseillé de veiller à une bonne habitude alimentaire en diversifiant les repas, en mangeant tous les jours des repas appartenant à à des familles différentes, de réduire les apports et les graisses, à éviter le sirop, le coca, la fanta, vitalo, maltina, sprint, festa ; à contrôler soi-même sa glycémie et son poids à chaque consultation.
Par ailleurs, il a recommandé le sport régulier au moins 3 fois par semaine en raison de 30 minutes, d’effectuer quelques travaux à l’instar de sarcler son jardin, classer ses livres à la bibliothèque, piler, faire la lessive, faire les tours de sa parcelle, effectuer des marches, monter les escaliers. Aussi, il a recommandé qu’on mange beaucoup de fruits, de légumes à chaque repas, etc.
Jean Ngaviro