La grève des enseignants en République démocratique du Congo est sur le point de prendre un tournant décisif. Plus de 40 jours après le début du mouvement, rien ne laisse présager que les professionnels de la craie vont retrouver le chemin de l’école dans l’immédiat.
Mercredi dernier, lors d’une plénière à l’Assemblée nationale, Vital Kamerhe, président de la Chambre basse, a évoqué « une catastrophe » qui fait peser sur le pays la menace d’une année scolaire blanche.
Le gouvernement congolais en est également conscient. Face à cette situation, le ministère de l’Intérieur a décidé de passer à une autre étape pour tenter de désamorcer la crise.
Dans un télégramme adressé aux gouverneurs, Eugénie Tshela Kamba, vice-ministre de l’Intérieur, enjoint les autorités provinciales à organiser des séances avec les enseignants, tout en mettant en contribution les services spécialisés pour s’occuper des meneurs du mouvement.
« Au regard du durcissement de la grève des enseignants, dès réception du présent message, toutes affaires cessantes, organisez des rencontres en invitant les responsables syndicaux du secteur dans vos juridictions respectives, en attendant l’harmonisation des vues avec le gouvernement. Associez à ces rencontres les services spécialisés pour une prise en charge des principaux meneurs », écrit la vice-ministre.
Les enseignants sont restés intraitables en dépit des assurances du gouvernement. La Première ministre les a appelés à reprendre les cours par patriotisme, puis le ministre des Finances, Doudou Fwamba, a donné de nouvelles garanties. Cependant, ils ont durci leur mouvement de grève.
Dans leurs revendications, les professionnels de la craie exigent 500 $ comme salaire mensuel, la reconnaissance des nouvelles unités (NU) et des non-payés (PN), ainsi que la fin des zones salariales, entre autres.
Jamais, au cours de ces dernières années, un mouvement de grève des enseignants ne s’est étendu sur autant de jours. Si rien n’est fait, l’UNESCO pourrait éventuellement déclarer 2024-2025 comme année blanche en RDC.
Jean Ngaviro
