C’est le début d’un combat : assurer la sécurité alimentaire en RDC. Cette initiative a été lancée le jeudi 17 octobre 2024 par le Ministre d’État, Ministre de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, Grégoire Mutshail Mutomb. Il a officiellement inauguré la campagne agricole 2024-2025 sur toute l’étendue du territoire national de la République Démocratique du Congo, en présence des membres du gouvernement, de diplomates, de gouverneurs de provinces ainsi que des élus du peuple à l’espace échangeur de Limete.

La vision est celle du Chef de l’État, Félix Tshisekedi, qui souhaite que chaque Congolais mange à sa faim avec des aliments provenant de la riche terre de son pays. À cette grande cérémonie, le Président a été représenté par la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement, et c’est le Vice-Premier Ministre en charge de l’intérieur et de la sécurité, Me Jacquemain Shabani, qui a prononcé le mot de lancement de cette campagne agricole.

« Pour atteindre les objectifs agricoles, il faut des stratégies. Aujourd’hui, ces stratégies sont mises en œuvre par le Ministre d’État chargé de l’agriculture, qui met en place une armée d’agriculteurs à travers des coopératives et des agriculteurs réunis dans le secteur privé. Au nom de Madame la Première Ministre, Cheffe du Gouvernement, je lance la campagne agricole 2024-2025 », a-t-il déclaré.

Dans son allocution, le Ministre d’État, Ministre de l’agriculture et de la sécurité alimentaire, a d’abord rendu un vibrant hommage au Président de la République, Chef de l’État, Félix-Antoine Tshisekedi Tshilombo, pour avoir impulsé cette cérémonie de lancement de la campagne agricole 2024-2025, mais surtout pour avoir placé l’agriculture et la sécurité alimentaire comme priorité de son quatrième engagement du second mandat, par la diversification de l’économie congolaise, notamment par l’agriculture.

Cette campagne agricole lancée à dix mois du second mandat du Président de la République se veut une tentative de matérialisation de sa vision, qui prône la revanche du sol sur le sous-sol. En d’autres termes, il s’agit de la revanche de l’agriculture sur les minerais, dans sa politique agricole.

Pour mener à bien cette initiative, Grégoire Mutshail a décidé « d’appuyer les coopératives agricoles ainsi que les agropoles, les fondations et les entrepreneurs agricoles, et de créer des Partenariats Public-Privé (PPP), qui constituent le cheval de bataille de mon Ministère, visant à faciliter l’installation d’au moins soixante mille hectares (60 000) de cultures sur toute l’étendue de la République, soit de deux mille à trois mille hectares (2 000 à 3 000) par province ».

Pour y parvenir, le ministère a commandé du matériel, des semences et d’autres objets liés à l’activité agricole, répartis de la manière suivante :

  • Cinq millions quatre-vingt-cinq mille tonnes de semences (5 085 000) de différentes variétés et spéculations, déjà réparties dans les 26 provinces.
  •  Un million trois cent six mille cinq cent vingt pièces de matériel aratoire (1 306 520), y compris des houes, arrosoirs, binettes, brouettes, bâches, bottes, etc.
  •  Cinquante-huit mille huit cents litres de pesticides (58 800), accompagnés d’appareils de traitement tels que des pulvérisateurs et des équipements de protection phytosanitaire (imperméables et masques).
  • Quatre cents tonnes de fertilisants minéraux (400).
  • Trente-sept millions cinq cent mille mètres linéaires de boutures de manioc (37 500 000).
  •  Deux millions quatre-vingt-sept mille kilogrammes de semences améliorées de maïs, riz, légumineuses et maraîchères (2 087 000 kg).

À ce jour, le Ministère a déjà réceptionné une centaine de tracteurs accompagnés d’accessoires parmi les mille soixante-deux commandés (1 062), ainsi que quatre cents motos (400), soixante-dix séchoirs à énergie solaire (70) et mille vélos (1 000).

Au regard de l’urgence et de la nécessité dans certains bassins de production, plusieurs provinces ont bénéficié anticipativement de quelques matériels. Il s’agit des provinces ci-après :

  • Province de l’Équateur : deux mille (2000) sacs d’engrais NPK et urée.
  • Province du Kasaï : deux mille (2000) sacs d’engrais NPK et urée et cinq cent kilogrammes de semences.
  •  Tshopo : sept (7) motos pour les descentes et le contrôle des inspecteurs.
  • Lomami : deux mille (2000) sacs d’engrais NPK et urée, cinq cent kilogrammes de semences et une (1) moto.
  • Haut-Uele : mille (1000) kits de vingt-six (26) pièces de matériel aratoire.
  • Sankuru : deux mille (2000) sacs d’engrais NPK et urée.
  • Kinshasa : pour l’Association des Maraîchers de Kingabwa et l’Association des Maraîchers de N’djili SECOMAF : mille (1000) kits de vingt-six (26) pièces de matériel et outils agricoles, ainsi que des intrants agricoles, avec un appui au labour et au hersage sur cent (100) hectares pour la production de piments pour l’Association des femmes productrices, et sur cinq cent (500) hectares pour les Coopératives des Fermiers du Plateau des Bateke.
  • Province du Kwilu : le Ministère a apporté son soutien à la production sur cinq mille (5000) hectares de maïs pour l’Union pour le Développement du Kwilu, en mettant à sa disposition quatre (4) tracteurs de 95 CV, deux (2) semoirs pneumatiques de précision (semi-automatiques) et deux mille (2000) sacs d’engrais NPK et urée.
  • Province du Kwango : l’appui a été au rendez-vous avec deux mille (2000) sacs d’engrais NPK et urée, un (1) tracteur de 80 CV et un semoir pneumatique de précision pour la production de mille (1000) hectares de maïs pour la ferme Hadassa Victor Agrobusiness Sarl.
  • Kasaï Oriental : l’appui à la production sur six cents (600) hectares de maïs pour la Fondation Kasalu, ainsi que trois mille kilogrammes de semences de maïs, quatre mille kilogrammes d’engrais urée et NPK, un (1) tracteur et trois cent litres d’herbicides.

Dans le cadre des Partenariats Publics-Privés évoqués par Grégoire Mutshail Mutomb, les « agrégateurs », d’une part, qui sont des entreprises privées, et les « agrégés », d’autre part, qui sont des communautés d’agriculteurs et leurs coopératives, signeront des contrats de production en échange des subventions qu’ils recevront du gouvernement. C’est ce que l’on peut qualifier « d’agriculture contractuelle ».

Depuis l’époque coloniale, l’agriculture a connu des périodes de gloire que le Ministre d’État veut faire revivre à la nation congolaise. Le 30 juin 1960, l’agriculture congolaise était l’une des plus florissantes en Afrique, utilisant directement environ 75 % de la main-d’œuvre active, sans compter les 10 % employés dans l’agro-industrie. Sa contribution à la formation du Produit Intérieur Brut était évaluée à 30 %, et sa part dans les exportations à 40 % du total de la valeur des exportations nationales. Cependant, après l’indépendance, la production agricole congolaise a fortement baissé, notamment à cause des mesures de zaïrianisation en 1971, des pillages en 1991 et 1992, ainsi que du climat d’insécurité entretenu par les groupes armés.

Pour de nombreux observateurs, le succès du gouvernement Suminwa passe par la réussite de cette campagne, qui nécessite davantage de moyens et d’attention de la part du gouvernement.

La Rédaction

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