La scène politique angolaise vient de connaître un développement majeur : après plusieurs années de refus, le Tribunal Constitutionnel a finalement approuvé la légalisation du PRA-JA Servir Angola, le parti dirigé par Abel Chivukuvuku. Si certains perçoivent cette décision comme une avancée démocratique et un renforcement du pluralisme politique, d’autres s’interrogent sur le timing de cette annonce. Cette approbation pourrait-elle être une manœuvre stratégique du MPLA visant à fragmenter l’opposition et à diminuer l’influence de l’UNITA avant les élections à venir ?
Un parcours semé d’embûches
Le PRA-JA Servir Angola a été fondé avec l’ambition de proposer une alternative politique crédible sur l’échiquier angolais. Porté par Abel Chivukuvuku, un acteur politique chevronné ayant déjà œuvré au sein de l’UNITA et de la CASA-CE, ce parti a dû surmonter de nombreux obstacles juridiques pour obtenir son enregistrement officiel. Depuis 2019, le Tribunal Constitutionnel a rejeté à plusieurs reprises sa demande de légalisation, invoquant des irrégularités administratives et des vices de procédure. Toutefois, en octobre 2024, un revirement spectaculaire a permis son approbation définitive. Mais pourquoi maintenant ?
Un renforcement du pluralisme ou une opposition fragmentée ?
Avec cette légalisation, deux interprétations opposées émergent :
Un progrès démocratique
L’approbation du PRA-JA est considérée par certains comme un signe de renforcement du pluralisme politique en Angola. En offrant une alternative supplémentaire aux électeurs, la démocratie angolaise pourrait gagner en diversité et en richesse.
Une stratégie de division
D’autres observateurs soutiennent que cette légalisation pourrait en réalité servir les intérêts du MPLA. En introduisant une nouvelle force politique au sein de l’opposition, l’UNITA, qui s’est affirmée comme le principal adversaire du régime, pourrait voir son électorat se diviser.
L’UNITA face à un nouveau défi, le MPLA en position d’arbitre ?
La légalisation du PRA-JA modifie l’équilibre politique pour les deux principaux partis du pays :
L’UNITA Sous la direction d’Adalberto Costa Júnior, l’UNITA s’est affirmée comme l’alternative principale au MPLA. Avec l’émergence du PRA-JA, une partie de ses électeurs pourrait être tentée par cette nouvelle option, affaiblissant ainsi sa dynamique en vue des prochaines élections.
Le MPLA a maintenant un contrôle indirect sur l’évolution du paysage politique, le parti au pouvoir depuis 1975 pourrait tirer parti d’une opposition moins unie et plus morcelée.
Quelles perspectives pour 2027 ?
Désormais légalisé, le PRA-JA doit encore construire sa base électorale et prouver sa capacité à influencer le débat politique. Sera-t-il un allié de l’UNITA ou un concurrent supplémentaire affaiblissant l’opposition ?
Le MPLA a-t-il permis cette légalisation pour renforcer le pluralisme ou pour préserver son avantage électoral ? Les électeurs angolais adopteront-ils le PRA-JA comme une véritable alternative ?
Un débat ouvert
À l’approche des élections de 2027, la légalisation du PRA-JA pourrait redéfinir le jeu politique en Angola.
Et vous, que pensez-vous ?
Le PRA-JA va-t-il réellement influencer le paysage politique ?
L’UNITA doit-elle s’allier à lui ou le considérer comme un concurrent ?
Le MPLA a-t-il favorisé cette légalisation par stratégie électorale ?
L’avenir de la politique angolaise dépendra des alliances et des dynamiques qui se construiront dans les mois à venir.
Arcanjo Matuba Ndualu