La Mission des Nations Unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (Monusco) a réagi mercredi 15 octobre 2025 aux trois jours de manifestations organisées par certains jeunes à Beni, dans le Nord-Kivu. Ces mouvements, menés par des groupes non clairement identifiés, visaient à dénoncer la persistence de l’insécurité dans les provinces du Nord-Kivu et de l’Ituri, marquée depuis plus d’une décennie par les massacres attribués aux rebelles ADF, ainsi qu’à réclamer le départ de la Monusco.
Dans un entretien exclusif accordé à 24News Agency, Jean-Tobie Okala, chargé de l’information publique de la Monusco à Beni et Bunia, déplore la manière dont ces manifestations se sont déroulées. Il appelle les jeunes à privilégier la concertation plutôt que la confrontation.
« Les réclamations, on les fait avec des mots, pas avec des pierres ni avec des armes blanches. Nous sommes tous dans le même bateau et nous avons un ennemi commun : ce sont ces rebelles qui endeuillent le Grand Nord depuis 11 ans. C’est une lutte de longue haleine, car nous faisons face à une guerre asymétrique », a-t-il déclaré.
Jean-Tobie Okala a toutefois reconnu le droit des citoyens à manifester pacifiquement, tout en les invitant à éviter toute forme de violence.
« Manifester pacifiquement n’est pas un problème en soi. Mais il ne faut pas ajouter la violence à la violence. La Monusco est aux côtés des populations et des manifestants pour qu’ensemble, nous trouvions des solutions durables à cette crise qui frappe la région depuis le 15 octobre 2014 », a-t-il souligné.
Enfin, le responsable onusien appelle les jeunes à ne pas s’en prendre au personnel de la Monusco, mais plutôt à s’adresser officiellement aux autorités de la Mission pour formuler des propositions constructives.
« Si ces jeunes ont des solutions, qu’ils viennent les partager. C’est par le dialogue que nous pourrons avancer », a-t-il conclu.
Il sied de rappeler que depuis lundi 13 octobre, les activités socioéconomiques étaient partiellement paralysées dans la majeure partie de la ville de Beni. Mercredi 15 octobre, des tirs de sommation ont été audibles, les forces de l’ordre faisaient face aux manifestants. Des dégâts humains et matériels sont signalés.
Gires Kasongo
