La nuit du dimanche au lundi 15 septembre 2025 restera gravée dans la mémoire de nombreux habitants de Mbau dans le territoire de Beni, au Nord-Kivu, suite à une attaque perpétrée par les éléments de l’ADF. Parmi les victimes, une mère rescapée raconte comment elle a échappé à la mort avec son nouveau-né dans les murs de la maternité du village.
« Ils sont venus quand j’étais encore dans la salle de maternité, juste après que mon enfant ait reçu des médicaments. L’infirmière venait de sortir et la porte était fermée », raconte-t-elle.
Et de poursuivre « j’étais assise sur le lit lorsque j’ai entendu des bruits de pas à l’extérieur. Je ne savais pas qui c’était. Au bout d’un moment, ils ont commencé à frapper à la porte pour me dire d’ouvrir. J’ai refusé ».
Selon son récit, les assaillants ont ensuite brisé les vitres et la porte pour pénétrer dans la salle. L’un d’eux lui a demandé si elle était enceinte. « Je lui ai répondu que je venais à peine d’accoucher. Il a vu mon bébé et m’a demandé de sortir avec lui », poursuit-elle. L’homme l’a accompagnée à l’extérieur, demandant aux autres de ne pas la tuer à cause de son enfant.
À l’intérieur, les assaillants ont incendié tous les lits de la maternité, y compris celui où elle était assise. Quelques minutes plus tard, des coups de feu ont retenti. « C’est alors qu’ils sont partis », explique la rescapée, encore sous le choc.
Cette attaque qui a fait au moins quatre morts et plusieurs maisons incendiées, souligne la situation sécuritaire précaire dans la région de Beni et les dangers permanents auxquels sont exposés les civils. Les autorités locales et les forces de sécurité sont appelées à renforcer leur présence pour protéger les populations vulnérables et prévenir de tels actes à l’avenir.
Gires Kasongo
