Le ministre d’État à la Justice et Garde des Sceaux a annoncé la mise aux enchères de plusieurs biens immobiliers appartenant à Corneille Nangaa, ancien président de la Commission Électorale Nationale Indépendante (CENI), devenu chef d’un mouvement rebelle. Cette initiative vise à indemniser les victimes des atrocités perpétrées dans l’est de la République Démocratique du Congo (RDC), où le Rwanda est accusé de soutenir activement les mouvements rebelles, notamment le M23 et l’Alliance Fleuve Congo (AFC), dirigée par Nangaa.

*Une mesure diversement appréciée*

Si une partie de l’opinion publique soutient la confiscation des biens de Corneille Nangaa, qu’elle considère comme une sanction logique pour « trahison contre la patrie », la mise aux enchères divise. Certains estiment que l’État devrait occuper ces biens au lieu de les vendre.

« Pourquoi vendre ces biens ? Les confisquer, c’est normal, car il a trahi la nation. Mais l’État devrait les utiliser pour installer des services publics qui manquent de locaux et travaillent dans des conditions précaires », déclare un fonctionnaire.

Un étudiant partage un avis similaire, invoquant un risque potentiel : « Acheter ces biens pourrait se retourner contre moi. Si, demain, une entente politique met fin à la guerre et que Nangaa est amnistié, il pourrait réclamer ses biens. »

*Un personnage controversé*

Corneille Nangaa avait joué un rôle clé dans l’organisation des élections de 2018, marquées par des controverses, mais ayant permis la première alternance démocratique en RDC. Son virage inattendu vers la rébellion a choqué l’opinion. En s’alliant au mouvement AFC, basé au Kenya, et en rejoignant les groupes rebelles opérant à l’est du pays, il est accusé de légitimer l’agression rwandaise.

Ces accusations renforcent la rhétorique de Paul Kagame, président du Rwanda, qui affirme que le conflit dans l’est de la RDC est une affaire purement congolaise. Cette position est régulièrement contredite par des rapports des Nations Unies, qui apportent des preuves du soutien de l’armée rwandaise au M23 et à l’AFC dirigée par Nangaa.

La mise aux enchères des biens de Corneille Nangaa soulève des questions quant à l’efficacité et à la pertinence de cette mesure, tandis que la RDC continue de chercher des solutions pour mettre fin au conflit et indemniser les victimes.

rédaction

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