Tel un soldat tombé au front, arme à la main, pour défendre sa patrie, ainsi s’est éteint l’artiste musicien Idinco Delcat. Il a été assassiné jeudi 13 février en plein tournage du clip de son dernier titre, « Bunduki za Kwetu » (« Les armes de chez nous »), qu’il venait de lancer sur le marché.
Dans cette chanson engagée, il dénonçait sans détour l’invasion rwandaise en République démocratique du Congo. Il y chantait notamment : « Vous nous avez rendus étrangers chez nous, mais au fond de vos cœurs, nous savons que vous avez peur de nous. Sachez que votre aventure se limite ici ».
C’est précisément cette chanson qui aurait conduit à son assassinat. Selon plusieurs sources concordantes, Idinco Delcat a été abattu à bout portant par les forces négatives occupant illégalement la ville de Goma.
Après son exécution, ses assassins lui auraient fait porter une tenue militaire des Forces armées de la République démocratique du Congo (FARDC) afin de l’assimiler aux forces loyalistes et ainsi justifier leur crime.
De son vrai nom Delphin Katembo, Idinco Delcat était un artiste révolutionnaire. Condamné à dix ans de prison pour ses chansons dénonçant les inégalités dans la société congolaise, il s’était évadé de la prison de Munzenze lors de la prise de Goma.
Un résistant s’en est allé, mais les balles des agresseurs ne sauront exterminer le peuple congolais, qui ne réclame que son intégrité territoriale.
Zéphyrin Pengume