Monica, 11 ans, se faufile entre les cités universitaires, un seau en plastique rempli de bouteilles d’eau posé sur l’épaule. Haute d’à peine un mètre, vêtue d’un baudrier (ou d’un haillon, selon ton intention) déchiqueté, elle vend de l’eau sans se soucier des regards.

« Je me lève tôt chaque matin pour gagner ma vie », explique-t-elle, déterminée à subvenir à ses besoins malgré l’absence de soutien parental.

Non loin de là, en face d’une station-service au cœur du marché Moïse, se trouve Rachel, une fillette de 7 ans. Elle veille sur son jeune frère Rocky, âgé de deux ans, leurs corps couverts de poussière de braise. Une marchande à proximité confie :

« Leur mère les abandonne dès 9 h du matin, parfois pour plusieurs heures. Elle leur confie la surveillance de sacs de braise ».

Rachel, qui ne sait ni compter ni gérer de l’argent, dépend de la bonne volonté de ses voisines pour les transactions. Josephine Kahori, une voisine préoccupée, exprime son indignation :

« C’est inacceptable. Les mères ont une responsabilité majeure dans l’éducation et la protection de leurs enfants. Il est urgent de remettre en question ces pratiques ».

Alors que des organisations de défense des droits de l’enfant célèbrent, chaque 12 juin, la Journée mondiale contre le travail des enfants, la réalité de Monica et Rachel rappelle que beaucoup d’enfants à Lubumbashi portent encore des fardeaux bien trop lourds pour leur âge.

Lubumbashi, Loss-Adonis Ngoyi