Le chapiteau de l’hôtel Pullman à Kinshasa a accueilli mardi 29 juillet, l’ouverture d’un colloque international consacré à la reconnaissance des génocides commis en République démocratique du Congo. Organisé par la CIA-VAR et le FONAREV, en collaboration avec l’Université de Kinshasa, l’Université Protestante de Lubumbashi et le Centre de recherche en sciences humaines, cet événement se tiendra jusqu’au 31 juillet.
La ministre de l’Enseignement supérieur et universitaire, Marie-Thérèse Safi Sombo, représentant le chef de l’État, a prononcé le discours inaugural. Elle a salué le travail du comité scientifique et de son secrétariat technique, tout en rappelant les atrocités perpétrées sur le sol congolais. Selon elle, ces actes devraient, au regard du droit international, être reconnus comme des génocides. Elle a également dénoncé le silence persistant de la communauté internationale et, au nom du président de la République, a officiellement lancé les travaux de cette rencontre.
Parmi les intervenants, le professeur André Miroir a dressé un sombre tableau des actes de génocide commis depuis l’État indépendant du Congo jusqu’à la période coloniale belge. L’historien Isidore Ndaywel è Nziem, professeur à l’Université de Kinshasa, est revenu sur les violences subies par les populations congolaises, de la colonisation jusqu’à la guerre de conquête du Rwanda entre 1990 et 1994, en lien avec le conflit actuel dans l’est du pays. Enfin, le professeur Yvon Kalamba a conclu les exposés de la journée en abordant les tabous qui entourent la rhétorique officielle sur l’évaluation des actes à caractère génocidaire en RDC.
Ce colloque a pour objectif d’explorer les dimensions juridiques, sociales et historiques des crimes commis en RDC, dans le but d’établir les faits, de faire entendre les victimes, de bâtir une justice réparatrice, d’éveiller la mémoire collective et de plaider pour la reconnaissance internationale de ces crimes en tant que génocides.
Les travaux se poursuivront jusqu’au jeudi 31 juillet, avec des sessions prévues dans différentes salles de l’hôtel Pullman, réparties selon les différents panels.
Serge Kayembe
