Les propos de Félix Tshisekedi à Isiro (Haut-Uélé), en marge du 60e anniversaire du martyre d’Anuarite Nengapeta, sont analysés en profondeur par les internautes congolais.
L’une des déclarations qui fait débat est l’appel du président congolais à l’Église catholique face à une situation sécuritaire presque intenable dans le pays.
Le chef de l’État a, entre autres, exhorté les fidèles de l’Église romaine à organiser des prières à travers tout le pays afin d’obtenir un miracle divin qui mette fin à la guerre.
Pour lui, une telle campagne témoignera que les catholiques, notamment les prélats, ne soutiennent pas les groupes armés.
Un message sciemment lancé dans le Haut-Uélé, une région d’où Corneille Nanga, actuel coordonnateur du M23, est originaire.
Un aveu d’échec ?
L’opinion critique avec véhémence la sortie médiatique du chef de l’État. Pour certains, en évoquant un possible retour de la paix grâce à un miracle de l’Église, le chef de l’État s’avoue vaincu.
« Même le Dieu que les Églises prient s’appelle le Dieu des armées. C’est-à-dire, c’est un combattant. Félix Tshisekedi refuse de se battre et attend que Dieu délivre le pays de façon spontanée. Ça n’a aucun sens », a commenté un Congolais sur les réseaux sociaux.
Un autre appelle même Félix Tshisekedi à démissionner, soulignant son incapacité à restaurer la paix. Il s’étonne qu’un homme qui a à sa disposition les moyens de l’État, l’armée et tous les rouages de l’appareil sécuritaire du pays se laisse désormais abandonner à un miracle.
Un appel à la jeunesse
Cependant, à Isiro, Félix Tshisekedi a lancé un message à la jeunesse. Pour le président, les jeunes ont un rôle majeur à jouer dans l’avenir du pays et doivent arrêter de se laisser manipuler.
« N’écoutez pas les chants des sirènes qui visent à vous maintenir dans l’asservissement », a-t-il déclaré, indiquant par ailleurs que la situation actuelle de la RDC est semblable à celle qui a conduit au martyre d’Anuarite Nengapeta.
Jean Ngaviro