Le moratoire d’un mois accordé aux expatriés par la Ministre provinciale du Commerce et des Transports, Lorraine Lusamna, pour se conformer à la réglementation sur le commerce de détail, arrive à son terme. Cette période transitoire visait à permettre aux commerçants étrangers d’ajuster leurs activités à la loi du 8 août 1990, qui interdit aux non-nationaux de pratiquer la vente en détail en RDC.

À l’issue de ce délai, les expatriés devront adapter leur modèle économique ou s’exposer à des sanctions. Mais la question subsiste : ces acteurs, qui occupent une place importante dans le secteur commercial de Lubumbashi, respecteront-ils cette législation?

Promouvoir l’entrepreneuriat local

Les autorités provinciales justifient cette mesure comme une action en faveur de l’entrepreneuriat local, destinée à offrir aux Congolais davantage d’opportunités dans le commerce de détail, un secteur jusque-là dominé par les commerçants étrangers.

Toutefois, des interrogations demeurent sur les effets de cette transition. Une partie significative des produits de consommation courante dans la région provient des expatriés. Leur retrait pourrait entraîner des ruptures d’approvisionnement ou déséquilibrer la distribution de certains produits, car les commerçants locaux, souvent moins bien structurés, pourraient avoir du mal à répondre rapidement à la demande sans le soutien des infrastructures et des réseaux développés par les étrangers.

Un contrôle difficile à garantir

La mise en œuvre de cette règle pourrait également se heurter au manque de mécanismes de contrôle efficaces. Sans suivi rigoureux, il est difficile de garantir que les expatriés respecteront l’interdiction. En outre, pour certains commerçants étrangers, dont le modèle économique repose sur la vente en détail, cette transition pourrait s’avérer difficile. Des contournements de la loi sont donc à craindre si des contrôles renforcés ne sont pas mis en place.

Les consommateurs dans l’attente

Pour les consommateurs, les effets de cette mesure restent à observer. La réorganisation du secteur commercial à Lubumbashi pourrait modifier les habitudes d’achat et influencer l’offre de certains produits.

Roger Kabengele

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