La situation humanitaire est alarmante au Nord-Kivu suite à la persistance des conflits armés, dont celui imposé par le M23 depuis fin 2021.
Ce climat est à la base de déplacements massifs des populations, qui fuient vers les zones qu’elles estiment sécurisées. D’autres, par ailleurs, ont accepté d’être cantonnées dans des camps, notamment près de Goma.
D’après des chiffres avancés par la cheffe de la mission onusienne en République démocratique du Congo, le nombre de déplacés est passé de 1.8 millions en août 2021 à près de 3 millions en fin 2024.
Bintou Keita a présenté ce tableau à Goma (Nord-Kivu) à la Première ministre congolaise, qui séjourne dans la contrée dans une mission d’inspection et d’évaluation de l’état de siège.
« Nous avons parlé des questions humanitaires. Nous avons parlé, pour le Nord-Kivu, de comment on pouvait faire une différenciation entre le nombre de personnes déplacées que nous avions en 2021 et le nombre de personnes déplacées que nous avons maintenant en novembre 2024 et nous avons fait la même chose en ce qui concerne l’Ituri. Pour ce qui est du Nord-Kivu, on est passé de 1.8 millions à maintenant 2.75 millions de personnes déplacées internes », a-t-elle dit à la presse.
Toutefois, Bintou Keita reconnaît que la situation s’est plutôt légèrement améliorée dans l’Ituri avec 1.4 millions en août 2021 à 1.3 millions en novembre 2024.
La République démocratique du Congo compte aujourd’hui plus de 3 millions de déplacés internes dont la plupart sont identifiés dans le Nord-Kivu et en Ituri, 2 provinces les plus instables du pays.
La situation s’est davantage dégradée avec la réapparition du M23 au Nord-Kivu où il a réussi à contrôler plusieurs localités dans les territoires de Masisi, Rutshuru, Walikale, Lubero et Nyiragongo.
Ces déplacés, vulnérables dans leurs sites ou encore dans des familles d’accueil, sont confrontés à plusieurs défis liés notamment à la famine, les maladies ainsi que des intempéries de divers ordres.
Jean Ngaviro