Ce n’est plus un secret pour personne, la mobilisation sur le projet de réforme constitutionnelle est lancée. Ce week-end, devant sa base de Mont-Amba, le député national Peter Kazadi a sensibilisé la population à s’approprier le projet de réforme constitutionnelle voulu et porté par le chef de l’État, Félix Tshisekedi.
« La question du changement de la Constitution est une question nationale, un débat de société. Le Président a dit qu’il faut soit réviser ou changer cette Constitution pour plusieurs raisons. Par exemple, la guerre à l’Est : les habitants d’origine ne sont plus dans certaines localités, ils ont été déguerpis et l’espace est resté vide, occupé par de nouvelles personnes venues du Rwanda. La conséquence, c’est que ces gens vont s’approprier ces terres, sachant qu’ils ne sont pas congolais, avec des enfants qui seront nés en RDC. En cherchant à les renvoyer chez eux, nous serons confrontés à des problèmes de droit international, et eux-mêmes vont renier leur identité rwandaise. C’est une forme d’infiltration. C’est là que le Chef de l’État a évoqué l’article 217 qui n’est pas bon dans notre Constitution. Bien qu’il soit repris dans plusieurs Constitutions, il avait pour objectif de renforcer le panafricanisme de telle sorte qu’à la frontière, nous puissions abandonner une partie de notre souveraineté », dit-il devant sa base réunie à Mont-Amba.
Ce cadre du parti présidentiel a également expliqué les raisons de sa démarche, notamment le bicephalisme qui fait du Premier ministre le chef du gouvernement et du Chef de l’État le responsable de l’exécutif en même temps.
« Le Chef de l’État n’a pas de pouvoir exécutif ni de gestion. Or, dans notre pays, si rien ne marche, c’est au Président qu’on demande des comptes et non au Premier ministre. Notre Constitution fait que celui qui est au sommet n’a pas de pouvoir de gestion ; elle confie cela au Chef du gouvernement. Si le Président signe une décision sans le contreseing du Premier ministre, ma décision est nulle. Nous devons changer cela dans notre loi mère, le Chef de l’État doit devenir responsable afin d’exercer réellement son pouvoir pour la transformation effective de notre pays. Nous devons donc modifier cette Constitution pour qu’elle s’adapte aux réalités de notre pays », a-t-il ajouté.
Ce discours a été salué par des milliers de membres du collège des bases de l’UDPS soutenant l’ancien VPM Peter Kazadi, présents dans la salle polyvalente du Bureau communal.
Pour rappel, Félix Tshisekedi a annoncé, depuis Kisangani à Lubumbashi, en passant par Kipushi et Kalemie, qu’il mettra en place une Commission nationale interdisciplinaire en 2025 pour doter le pays d’une loi mère adaptée aux réalités du pays et se défaire de l’actuelle Constitution, qu’il a qualifiée « d’imposée par des étrangers ».
*Faustin Kalenga*