Le député national Crispin Mbindule dénonce la légèreté avec laquelle le gouvernement de la République traite les questions sécuritaires de manière générale, et surtout celle relative à l’état de siège, dont la dernière demande a été sollicitée par un ministre dont les attributions n’ont rien à voir avec les questions de sécurité.
« Ce que le gouvernement vient de faire démontre la légèreté et le manque de considération accordés à cette question sécuritaire. Comment peut-on nous envoyer un ministre de la Formation professionnelle pour traiter une question sécuritaire ? » s’interroge l’élu de Butembo sous les applaudissements de ses collègues, avant de poursuivre :
« Selon l’ordonnance du président de la République, seuls les ministres de la Défense, de l’Intérieur et de la Justice sont habilités à traiter ce genre de question. Et si nous ouvrons le débat, le ministre pourra-t-il nous donner des réponses ? » insiste Crispin Mbindule.
Le député de l’UDPS dit ne pas comprendre que les trois ministres précités ne soient pas disponibles et propose qu’une invitation officielle, y compris pour les deux gouverneurs militaires du Nord-Kivu et de l’Ituri, leur soit envoyée pour une séance d’interaction.
Crispin Mbindule reste convaincu que l’état de siège décrété par le chef de l’État dans les provinces en proie aux groupes armés est un échec et propose une autre voie de sortie.
« Aujourd’hui, la réalité, c’est que l’état de siège est un échec. Je propose qu’une commission d’enquête sur les fonds alloués à l’état de siège soit mise en place en toute urgence pour établir les responsabilités », a-t-il expliqué.
L’élu de Butembo estime que la priorité actuellement pour les gouverneurs militaires serait le prélèvement des taxes et non les opérations militaires, car, selon lui, le chef de l’État aurait déjà dépouillé les gouverneurs militaires depuis 2021 de tout pouvoir sur les opérations militaires.
Faustin Kalenga