Le débat autour de la révision de la Constitution en République Démocratique du Congo semble prendre une tournure dramatique dans les salons politiques, opposant l’opposition à l’Union sacrée de la nation, la majorité au pouvoir dirigée par Félix Tshisekedi.
Rédigée et promulguée par des « personnalités et institutions illégales et illégitimes », c’est-à-dire sans avoir reçu le mandat du peuple ni de qualité juridique, tel est l’argument utilisé par l’Union sacrée pour justifier sa position en faveur de la révision.
André Alain Atundu, ancien mobutiste et actuel membre de l’Union, a déclaré sur un média de la capitale : « Je suis pour la quatrième République par la révision de la Constitution, qui est une émanation des belligérants. »
Thierry Monsenwepo, cadre de la même famille politique, dénonce également l’article 207 de la Constitution, qui oblige la RDC, au nom de la solidarité africaine, à céder une partie de son territoire national au profit d’autres nationalités. Cette disposition serait, selon lui, un piège de l’Occident pour favoriser la balkanisation.
L’opposition, en revanche, y voit une manœuvre du camp présidentiel pour maintenir Félix Tshisekedi au pouvoir le plus longtemps possible, contre la volonté du peuple. L’opposition politique, qui continue de dénoncer « la mauvaise gouvernance et l’incapacité du régime actuel à sécuriser les populations de l’Est et à assurer la sécurité sociale », trouve incohérente et sans fondement l’idée de réviser la Constitution en ce moment, a déclaré Prince Éponge, cadre de la coalition Lamuka de Martin Fayulu.
Rappelons que le débat sur la révision de la Constitution a été lancé au lendemain de l’interview accordée par Félix Tshisekedi à un média périphérique lors de son passage à Paris en mai dernier. Il s’était montré favorable à cette révision en déclarant : « Je pense que nous devons la réviser puisqu’elle ne nous permet pas de gagner du temps. J’ai été investi en janvier 2023, la Première ministre est déjà là et son programme est déjà prêt. Voilà qu’il doit être approuvé par l’Assemblée nationale, dont le bureau n’est pas encore mis en place. »
Faustin Kalenga