Malgré l’agression dont est victime la République démocratique du Congo, l’économie congolaise se porte nettement mieux que dans le passé. Cette résilience relève, entre autres, d’une gestion orthodoxe des finances publiques. C’est en tout cas ce qu’affirme l’argentier congolais qui, devant les chevaliers de plume, a étayé la situation macroéconomique du pays. Le ministre des Finances de la République démocratique du Congo, Doudou Fwamba, a donc expliqué la situation lors d’un point de presse le mercredi 9 avril à l’hôtel Hilton de Kinshasa.
Doudou Fwamba a brossé le tableau de la situation à l’arrivée du gouvernement Suminwa en juin 2024.
« Nous avons rencontré une inflation d’environ 22 % en glissement annuel en juin 2024. Au premier semestre de l’exercice 2024, le taux de dépréciation de notre monnaie était de 4,8 % et le niveau d’exécution des procédures d’urgence était au-delà de 23 %. Qu’avons-nous fait pour arriver aux résultats que nous avons aujourd’hui ? Qu’est-ce que nous entendons faire pour consolider ces résultats et conduire la population congolaise vers une année de prospérité qui pourra aider à sortir de la précarité et de la misère des millions de nos concitoyens abandonnés depuis plusieurs années dans des situations indescriptibles ? » a déclaré le ministre des Finances.
Selon Doudou Fwamba, le gouvernement Suminwa a réduit l’exécution des projets en procédures d’urgence de 23 % au premier semestre 2024 à 11 % au second semestre.
En termes de croissance économique, l’économie de la République démocratique du Congo est plus résiliente, comme il l’a démontré depuis plusieurs années. C’est particulièrement vrai à la sortie de la crise de la Covid, alors que beaucoup de pays d’Afrique subsaharienne n’ont pas réussi à réaliser ce que la RDC met en œuvre depuis 2001.
Devant les chevaliers de plume, Doudou Fwamba a parlé, chiffres à l’appui, de la croissance du taux économique pour 2024, chiffrée à 6 %. Il a également informé la presse présente que les experts nationaux de l’Institut national des statistiques (INS) et ceux du cadre macroéconomique ont projeté un taux de croissance économique de plus de 7,9 % pour 2025.
Pour soutenir la résilience économique de la RDC, le ministre des Finances a établi une comparaison des taux de croissance économique des autres pays d’Afrique subsaharienne, qui tourne autour de 3,8 %, contre 6 % pour la RDC à la fin de l’année 2024.
Dans son exposé, le ministre des Finances a souligné que l’essentiel de la croissance économique du pays repose sur l’industrie extractive, avec les exportations de matières premières. Cependant, en considérant la composition de la croissance économique qui n’inclut pas ce secteur, la RDC a réalisé une croissance de 3,2 % en 2024, et le pays compte réaliser une croissance de 4,2 % en 2025 sans les minerais.
Freddy Lumbala Kayisha