Les débats en République démocratique du Congo sont focalisés sur l’initiative de l’UDPS de changer ou modifier la constitution de 2006. Ce n’est donc plus un secret pour le parti au pouvoir, d’autant plus que le président de la République s’est personnellement prononcé à ce sujet. Devant une foule immense réunie à la place de la Poste à Kisangani, Félix Tshisekedi a évoqué un certain nombre d’aspects qui, selon lui, justifieraient la modification ou le changement de la constitution.

Le Président de la République a souligné que dès l’année prochaine, une commission sera mise en place pour réfléchir sur la question. Au discours du Chef de l’État ont suivi des réactions diverses, allant dans le sens du soutien ou du rejet de cette initiative. Quand on est à la tête du pays, on peut tenter de changer les choses si l’on estime que tel ou tel instrument ne permet pas de bien gérer. C’est tout à fait logique et on ne peut donc pas en vouloir au Chef de l’État pour cela.

Cependant, on peut tout de même se demander si les raisons avancées sont fondées pour accepter cette initiative, qui n’est et n’a jamais été sans conséquences, car son prédécesseur, Joseph Kabila, avait lui aussi, à son époque, essayé et échoué. Les réactions viennent de tous bords, de l’ensemble de l’opposition, de Fayulu à Moïse Katumbi, en passant par ceux de l’opposition en exil, comme Franck Diongo ou Jean-Claude Mvuemba, sans oublier le PPRD ou encore la CENCO. Nombreux sont ceux qui pensent que cette question devrait, pour une fois, pousser l’ancien président de la République, qui se distingue par un silence légendaire, à sortir de son silence et à parler.

Si certains peuvent dire que le message de ses lieutenants traduit son point de vue, d’autres estiment qu’on ne peut pas avoir dirigé un pays pendant 18 ans et ne pas réagir au débat sur le changement de la constitution. Joseph Kabila devrait ou doit parler s’il tient à cœur ce pays. Parler, pas nécessairement pour s’opposer à cette initiative, mais pour donner sa lecture de la situation, car il n’est pas un Congolais lambda. JKK a dirigé le pays et, en termes de longévité, il vient en deuxième position après le Maréchal Mobutu, soit 18 ans de règne contre 32 ans du régime de Mobutu. Ainsi, si son silence est considéré comme sa force, l’ancien président de la République devrait le briser pour deux raisons : l’agression rwandaise et ce débat sur le changement ou la modification de la constitution.

« À moins qu’on ne nous dise que Kabila a définitivement pris congé de la politique avec l’option de ne plus revenir. Même si c’est le cas, il ne devrait pas garder le silence pour autant », note un ancien collaborateur de Joseph Kabila, qui se retrouve aujourd’hui dans l’Union sacrée, la famille politique de l’actuel président de la République.

Le silence de Joseph Kabila est-il un message pour dire que j’ai fait mon temps et que je suis parti, ce qui vous arrive ne me concerne pas ? « Il n’est en contact avec personne. Il ne parle à personne. Tout ce que disent ses lieutenants, c’est plutôt le désespoir qui les anime, ne sachant à quel sens se vouer », nous a dit un autre ancien du FCC.

Qu’à cela ne tienne, l’UDPS a planté le décor. En 2025, une commission sera mise en place. Un changement de la constitution fera en sorte que le compteur soit à zéro en 2028. Tshisekedi va donc concourir comme tous les autres candidats, et si l’on décide d’un mandat de 7 ans, une fois renouvelable, même un élève de maternelle peut facilement faire les calculs : 10 + 7 + 7, cela donnera Fatshi 24 ans au pouvoir.

La Rédaction

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