La situation sanitaire dans la localité de Mavivi, en territoire de Beni, s’aggrave jour après jour, alors que les populations locales sont prises en étau entre les violences des groupes armés et l’arrêt de l’aide humanitaire de l’USAID. Le centre de santé de référence de Mavivi, seul recours pour des milliers de familles déplacées ou appauvries, fonctionne désormais à flux tendu.
Le manque criant de médicaments essentiels met en péril la prise en charge de maladies graves comme le paludisme et la tuberculose.
« Nous faisons face à une situation dramatique. Les patients viennent ici avec l’espoir d’être soignés, mais nous n’avons pas de quoi répondre à leurs besoins », déplore Kisuhu Janvier, infirmier titulaire du centre.
Les malades, souvent sans ressources, sont contraints d’acheter eux-mêmes dans des pharmacies de la ville de Beni, à 15 kilomètres de Mavivi. Cette réalité crée un cercle vicieux de précarité et de souffrance, où les plus démunis paient le prix fort de l’instabilité.
La suspension récente de l’aide de l’USAID, qui soutenait jusqu’alors plusieurs structures de santé dans la zone, a exacerbé les difficultés.
« Nous avons besoin de médicaments, de matériels, et surtout de sécurité pour pouvoir travailler. Le personnel médical est épuisé, mais nous restons par devoir et par solidarité », poursuit Kisuhu Janvier.
Il lance un appel aux autorités congolaises à restaurer la paix dans les zones affectées par les violences armées et garantir un accès équitable aux soins de santé. Il rappelle que la santé est un droit fondamental.
Gires Kasongo