La République démocratique du Congo a commémoré ce samedi 2 août le Génocide pour les gains économiques (Genocost), une journée dédiée à la mémoire des millions de victimes des conflits liés à l’exploitation illégale des ressources naturelles du pays. À Beni, chef-lieu provisoire du Nord-Kivu, plusieurs activités ont marqué cette commémoration, organisées par la société civile, les mouvements citoyens et groupes de pression, avec l’appui du Gouvernement provincial.

La journée a débuté par une messe célébrée au sanctuaire catholique du centre-ville, suivie d’une caravane qui est partie de la mairie jusqu’au cimetière de Masiani, où reposent certaines victimes des atrocités perpétrées par les ADF.

Au nom du Gouvernement provincial, Prisca Kamala, conseillère du gouverneur militaire en matière d’éducation, a réitéré l’importance de concrétiser les actions prévues dans le cadre du Genocost pour rétablir une paix durable dans l’Est du pays.

« Depuis trois décennies, le Congo fait l’objet de la convoitise d’autres pays, particulièrement le Rwanda, à la base des guerres récurrentes ayant pour objectif le pillage massif de nos ressources minières. Des êtres chers ont été tués, des familles entières déplacées. Nous espérons que ces initiatives portées par le Genocost seront effectivement mises en œuvre, car la paix est le socle du développement », a-t-elle déclaré.

De son côté, la société civile de Beni, par la voix de sa coordination urbaine, a appelé la communauté internationale à assumer ses responsabilités :

« Nous exigeons que justice soit rendue à toutes les victimes de cette guerre injuste. Le silence de la communauté internationale est une complicité passive », a affirmé Maître Pépin Kavotha président, de la société civile.

Cette commémoration intervient alors que la situation sécuritaire reste fragile dans la région, avec des attaques récurrentes! attribuées aux groupes armés locaux et étrangers.

Les organisateurs espèrent
que cette journée de mémoire renforcera les efforts de plaidoyer pour que cesse l’impunité et que les crimes économiques et humains perpétrés en RDC soient reconnus à l’échelle internationale.

Gires Kasongo