Resté longtemps muet sur la question du changement de la constitution, le président de l’Assemblée nationale a finalement brisé son mutisme après avoir échangé avec Félix Tshisekedi, le lundi 9 décembre dernier, à la Cité de l’Union africaine, à Kinshasa.
Cependant, à l’instar de Jean-Pierre Bemba lors de sa récente sortie médiatique sur Top Congo, Vital Kamerhe a choisi d’esquiver le fond du débat.
Alors que la vraie question porte sur le changement de la constitution, le président de la Chambre basse s’est rabattu sur la révision, sans dire clairement ce qu’il pensait de la démarche enclenchée par le chef de l’État : le changement de la loi fondamentale.
« Je voudrais rappeler aux uns et aux autres qu’évoquer cette question n’est pas un tabou. L’article 218 de la même constitution prévoit le mode de sa révision et qui sont habilités à prendre une telle initiative », a-t-il lancé.
Puis, au moment où la grogne demeure perceptible dans l’opinion, notamment au sein de l’opposition politique, l’autorité morale de l’UNC prend position en faveur de la commission annoncée par Félix Tshisekedi.
« Le président de la République a indiqué qu’il mettra en place une commission constitutionnelle qui sera chargée de réfléchir sur cette question. Cette commission n’est même pas encore constituée, mais il y a des gens qui ont déjà le don de lire ce qui viendra, alors que cette commission réunira toutes les forces politiques et les forces vives de la nation », a-t-il mentionné.
D’après l’analyse de certains internautes, Vital Kamerhe est partant pour la révision ou pour le changement. Ceux-ci rappellent qu’entre 2015 et 2016, le président de la Chambre basse affirmait que Joseph Kabila devrait marcher sur son cadavre s’il décidait de toucher à la constitution congolaise. Pourtant, jusqu’ici, l’ancien président n’a jamais exprimé son intention d’y toucher.
Alors que Félix Tshisekedi ne cache pas son souhait de changer la loi fondamentale, Vital Kamerhe se montre modéré et refuse d’adopter une attitude menaçante, comme ce fut le cas dans le passé. Cela sous-entend, selon de nombreux analystes, que l’élu de Bukavu est disposé à accompagner le chef de l’État le moment venu.
Jean Ngaviro