L’annonce de la réouverture de l’aéroport de Goma par le président français Emmanuel Macron a provoqué un véritable séisme, aussi bien dans l’opinion congolaise qu’à l’international, suscitant des réactions contrastées et parfois virulentes.

Face à la presse, Emmanuel Macron a déclaré avoir eu « un entretien très récent avec Paul Kagame » à ce sujet, avant d’en discuter également avec le président congolais Félix Tshisekedi. Cependant, contrairement à certaines rumeurs, la demande d’ouverture de l’aéroport de Goma serait venue de Kinshasa. Selon un proche du chef de l’État, cette requête faisait partie des conditions préalables posées par le président Tshisekedi avant son déplacement à Paris.

Parmi ces conditions figuraient notamment le retrait progressif des troupes rwandaises du sol congolais, processus qui serait déjà en cours sur instruction de la France, ainsi que la réouverture de l’aéroport de Goma pour faciliter la mise en œuvre d’un plan d’aide d’urgence pour la reconstruction du Nord-Kivu, évalué à 5 milliards de dollars à mobiliser d’ici 2026, confie la même source.

Dans son plaidoyer en faveur de cet aéroport situé en zone occupée par les rebelles du M23/AFC, Félix Tshisekedi aurait insisté sur la protection des populations vulnérables et sur la poursuite des auteurs de crimes et responsables des administrations parallèles mises en place par les rebelles.

Enfin, le président congolais ambitionne de transformer la crise dans la région des Grands Lacs qui a lourdement frappé l’Est de la RDC en levier de stabilité et de coopération régionale.

Faustin Kalenga