La République démocratique du Congo a décidé d’agir sur tous les fronts pour dénoncer le rôle du Rwanda dans la guerre du M23.
Récemment, Kinshasa a saisi la Cour de Justice de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC) et a obtenu une audience qui a opposé les délégués congolais et rwandais. Cette affaire devra se poursuivre en novembre prochain.
Ensuite, le gouvernement congolais a exercé des pressions pour que la Cour pénale internationale (CPI) se saisisse du dossier. Dans une déclaration publiée en début de semaine, Karim Khan, procureur de la CPI, a annoncé son intention d’ouvrir des enquêtes sur les crimes commis dans le Nord-Kivu, ce qui implique nécessairement la guerre du M23, dans laquelle le Rwanda est impliqué.
Cependant, les autorités congolaises ne comptent pas s’arrêter là. Elles indiquent qu’elles envisagent également de saisir la Cour internationale de Justice afin que le régime Kagame réponde enfin de ses actes.
« Nous travaillons à la saisine de la Cour internationale de Justice. Comme la CPI ne s’intéresse qu’aux individus, le conflit entre États relève de la Cour internationale de Justice. Il faudra à un moment que le Rwanda soit également condamné par la Cour internationale de Justice, comme l’Ouganda l’a été », déclare Samuel Mbemba, vice-ministre.
Le gouvernement rwandais a toujours nié soutenir les rebelles du M23, alors que des preuves attestent le contraire : des tenues et des armes des Rwanda Defence Forces (RDF) ont été récupérées sur le front au Nord-Kivu, ainsi que des soldats rwandais capturés.
Une guerre de trop imposée à la RDC, qui se débat depuis 1997. Kigali a souvent utilisé des groupes armés tels que l’AFDL, le CNDP, le RCD et le M23 pour piller les ressources naturelles congolaises.
Jean Ngaviro