Environ 14,6 millions de nouveaux déplacements internes ont été enregistrés dans 127 pays et territoires entre janvier et juin 2020, selon un nouveau rapport de l’Observatoire des situations de déplacements interne (IDMC).

Les conflits et la violence ont entrainé le déplacement de 4,8 millions personnes à l’intérieur de leur propre pays, principalement en Afrique occidentale et sub-saharienne, ainsi qu’au Moyen-Orient, soit plus d’un million supplémentaire qu’au cours de la même période en 2019. Les augmentations les plus importantes ont été observées en Syrie, avec plus d’1,5 million de nouveaux déplacements, en République Démocratique du Congo (RDC), avec plus d’1,4 million et au Burkina Faso avec 419,000 nouveaux déplacements enregistrés. La situation au Burkina Faso s’est rapidement détériorée et devient ainsi  la pire des crises humanitaires en Afrique de l’Ouest où les groupes armés et leur influence prennent de l’ampleur. Ailleurs en Afrique, au Cameroun, au Mozambique, au Niger et en Somalie, le nombre de nouveaux déplacements observés sur la seule période du premier semestre 2020 est supérieur à celui enregistré dans chacun de ces pays sur l’ensemble de l’année 2019.

« Les chiffres consternants enregistrés au cours des six premiers mois de l’année témoignent de l’instabilité persistante des crises de déplacement dans le monde », déclare à ce sujet la directrice de l’IDMC, Alexandra Bilak.

Les catastrophes, quant à elles, ont provoqué 9,8 millions de nouveaux déplacements au cours du premier semestre 2020. La plus importante d’entre elles a été le cyclone Amphan, entrainant l’évacuation préventive de 3,3 millions de personnes en Inde et au Bangladesh. Les premières estimations font état de 2,8 millions de maisons endommagées ou détruites au Bengale occidental, et on estime qu’au Bangladesh, 100,000 personnes se sont retrouvées sans abris. Cela laisse entendre qu’une part importante de ces personnes déplacées risquent de le rester durablement.

Le rapport révèle notamment qu’en ce contexte de pandémie, de nombreuses personnes vivant dans des zones propices aux catastrophes, que ce soit en Amérique du Nord ou en Asie du Sud, sont réticentes à quitter leur domicile en cas d’évacuation par crainte de contracter la Covid-19 dans les centres d’évacuation.

Il montre également en quoi de divers facteurs ont convergé pour aggraver la situation des personnes déplacées internes (PDI) dans le monde entier durant cette période. La crise humanitaire au Yémen, d’ores et déjà la pire crise à l’échelle mondiale, s’est intensifiée du fait des conflits persistants, du nombre élevé de cas d’infections dû au virus et des inondations sans précédent qu’a connu le pays. Par ailleurs, les crises en RDC et en Somalie se sont vues aggravées par le nombre élevé de déplacements enregistrés dans ces pays sur la période de janvier à juin 2020.

Mme Bilak a déclaré qu’« il est extrêmement inquiétant de constater des chiffres aussi élevés si tôt dans l’année, d’autant plus que nous savons que la majorité des déplacements liés aux phénomènes météorologiques en 2020 sont encore à venir ». Elle ajoute que « notre rapport confirme une fois de plus que la communauté internationale doit impérativement aider les gouvernements à inverser ces tendances et à trouver des solutions aux situations de déplacements sur le long terme ».

 

By 24news

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