Alors que les évêques catholiques sont critiqués pour leur prise de position contre la gouvernance dans le pays, l’archevêque métropolitain de Lubumbashi a réagi pour justifier l’attitude des prélats.
Dans une interview accordée à KTO Télévision, le pasteur de l’Église catholique à Lubumbashi a déploré la mauvaise gouvernance, qui empêche la République démocratique du Congo de décoller.
Il a décrit une souffrance insupportable à laquelle les citoyens sont confrontés et a soutenu que l’Église ne pouvait jamais se taire face à ces réalités auxquelles le peuple de Dieu est exposé.
Pour lui, le silence des évêques serait alors considéré comme de l’indifférence et un signe d’irresponsabilité, même si l’Église a pour vocation première de prêcher l’Évangile.
« Nous ne pouvons pas être une Église tranquille dans une société volcanique; ce serait une indifférence doublée d’irresponsabilité. Les évêques ont toujours joué un rôle important dans la vie de la nation. L’Église au Congo est au service de la population », a-t-il déclaré le jeudi 26 décembre.
Dans ce contexte, Mgr Fulgence Muteba estime que les prélats devraient être écoutés dans leur appel, qui ne peut être interprété comme une simple prise de parole en public.
« Si la société se porte bien, je ne pense pas qu’on entendrait la voix des évêques. Nous luttons pour le bien commun, ce n’est pas pour le plaisir de prendre la parole sur la place publique. Nous sommes effectivement témoins d’une souffrance atroce et nous pensons que notre population ne mérite pas cette souffrance-là. Pour un pays qui a tant de richesses, je pense que c’est vraiment injuste », a-t-il conclu.
À Mbuji-Mayi, où il séjourne, le chef de l’État s’est de nouveau attaqué vertement aux opposants et aux évêques catholiques, qu’il appelle des hommes en soutanes.
Il les accuse de rouler pour les rebelles qui agressent le Nord-Kivu.
Jean Ngaviro