Le projet de modification de la Constitution est toujours au centre des débats en République démocratique du Congo. Bien que l’initiative ne soit pas encore formellement engagée, des voix s’élèvent pour dénoncer l’intention de Félix Tshisekedi de vouloir s’éterniser au pouvoir.
Dans un message adressé en marge du 25 décembre jour de Noël, le docteur Denis Mukwege s’est également opposé à tout changement de la Constitution prôné par le régime en place. Il estime que le contexte actuel ne s’y prête pas, au regard des tensions sécuritaires qui secouent la République démocratique du Congo.
Il craint également que toucher à la Constitution aujourd’hui puisse menacer la cohésion nationale, exposer les vies des Congolais et mettre en péril l’intégrité du territoire national.
« Recourir au forcing sur cette question dans une période de turbulences intérieures et régionales fragilisera davantage la cohésion sociale déjà ébranlée à la suite des dernières élections générales organisées en décembre dernier. Il est paradoxal de constater qu’à un moment où l’intégrité territoriale et la survie de notre pays sont mises à rude épreuve, le président de la République choisit de tenter une révision constitutionnelle », a-t-il déclaré.
Le prix Nobel de la paix prévient que les Congolais ne cautionneront pas cette initiative. Il rappelle au chef de l’État que plusieurs dirigeants et leaders africains sont entrés dans l’histoire du continent sans avoir recours à des mandats illimités.
« Cette tentative serait une honte pour l’Afrique, qui a vu Nelson Mandela, l’un de ses plus grands leaders, entrer au Panthéon de l’histoire de notre continent alors qu’il n’a effectué qu’un seul mandat présidentiel. Cette initiative serait une profanation de la mémoire de Julius Nyerere, de Léopold Sédar Senghor et de tant d’autres leaders de l’Afrique moderne, qui ont réussi des alternances sans discorde, en quittant le pouvoir de leur propre gré », a-t-il écrit.
Il convient de préciser que l’opposition politique prévoit des manifestations d’envergure pour empêcher que le régime Tshisekedi touche à l’actuelle constitution.
Jean Ngaviro