L’acte posé par le président kenyan William Ruto à l’égard de la République Démocratique du Congo (RDC) suscitent de vives interrogations au sein de l’opinion congolaise, qui questionne la sincérité des relations bilatérales entre les deux pays.
Alors que les stigmates de la création sur le sol kenyan du mouvement rebelle Alliance Fleuve Congo (AFC) sont encore frais, William Ruto « enfonce le couteau dans la plaie » en annonçant l’ouverture d’un consulat général du Kenya à Goma, une ville de la RDC sous l’occupation de ce même mouvement rebelle soutenu par des6 armées étrangères.
Cette annonce soulève de nombreuses questions :
– Pourquoi le Kenya agit-il comme s’il n’entretenait pas de bonnes relations avec la RDC ?
– L’ouverture d’un consulat dans un territoire sous occupation d’un État souverain par un autre pays ne constituerait-elle pas une violation du droit international ?
– Pourquoi le Kenya, qui partage avec la RDC l’adhésion à plusieurs organisations régionales et sous-régionales, semble-t-il abuser de cette position sans réaction de ces organisations ?
– Cette ouverture ne serait-elle pas une manière pour Nairobi de manifester son soutien au mouvement rebelle AFC/M23, responsable de milliers de morts dans l’Est du Congo ?
– Ne s’agirait-il pas d’une provocation destinée à tester la capacité de réaction de Kinshasa ?
– Quelle confiance accorder au Kenya, qui fut médiateur dans le conflit congolais, alors qu’il semble désormais pencher en faveur de l’AFC/M23 ?
– Le Kenya devient-il une base arrière des mouvements déstabilisateurs de la RDC ?
Autant de questions hantent l’esprit des Congolais sans réponses claires.
Le gouvernement congolais doit répondre aux préoccupations légitimes des citoyens concernant l’état actuel des relations entre le pays de Félix Tshisekedi et celui de William Ruto.
Rappelons que c’est au Kenya que l’Alliance du Fleuve Congo a été créée, que le conclave de l’opposition congolaise doit s’y tenir, et que la famille de l’ancien président congolais Joseph Kabila y réside.
Zephy Pengume
