Le gouverneur militaire de la province de l’Ituri, le général Johnny Luboya Kashama, déplore la précarité dans laquelle vivent les militaires en opération ainsi que les veuves de militaires tombés au front. Une situation, selon lui, qui laisse à désirer.
Pour Johnny Luboya, de nombreux dysfonctionnements persistent à cause des mensonges et du manque de volonté de certains responsables :
« Beaucoup de choses ne fonctionnent pas. J’ai adressé un rapport au chef de l’État bien avant même la prise de la ville de Goma. Certains régiments ne comptaient que 309 hommes au lieu des 1300 prévus, mais aucune mesure n’a été prise. Le problème des effectifs reste entier », a-t-il déclaré.
Le gouverneur s’insurge également contre les conditions d’alimentation des troupes. Selon lui, les militaires ne mangent que 15 jours sur les 30 que compte un mois, ce qui équivaut à un repas tous les deux jours.
« Ce qui est inquiétant, c’est que cela se passe dans une zone opérationnelle. À ce rythme, on risque de démoraliser les troupes engagées sur les lignes de front », a-t-il averti.
Au problème des effectifs insuffisants s’ajoute celui, tout aussi grave, des veuves de militaires, abandonnées à leur sort et privées de leur pension depuis plusieurs mois.
« Comment voulez-vous qu’un soldat garde le moral s’il apprend que les veuves de ses camarades morts pour la patrie ne perçoivent plus leurs pensions ? Il se dira : Si je meurs, ma famille sera traitée de la même manière », a-t-il insisté.
Ces déclarations du gouverneur militaire et chef des opérations en Ituri sont à prendre très au sérieux, car l’efficacité des forces sur le terrain dépend aussi de la valeur, de l’importance et de la considération que leur accorde l’État.
Zéphyrin Pengume