Dans la nuit du jeudi 7 au vendredi 8 août, la composition du second gouvernement dirigé par Judith Suminwa Tuluka, première femme à occuper le poste de Premier ministre en République démocratique du Congo, a été rendue publique. Cette nouvelle équipe marque une avancée limitée : 17 des 53 postes ministériels ou assimilés sont désormais occupés par des femmes, soit une représentation féminine de 32%.

Avec cette proportion de 17 femmes contre 36 hommes, le gouvernement enregistre une progression par rapport aux précédentes équipes, mais reste encore loin d’une véritable parité, pourtant promise depuis des années par divers partis politiques et inscrite dans la Constitution du pays.

Des femmes placées à des postes stratégiques

Plusieurs femmes se voient confier des ministères clés. Thérèse Kayikwamba Wagner conserve le portefeuille des Affaires étrangères et Francophonie, rôle central dans la diplomatie congolaise. Raïssa Malu est nommée ministre de l’Éducation nationale, tandis que Marie-Thérèse Sombo reste à la tête de l’Enseignement supérieur et universitaire.

D’autres figures féminines occupent également des postes importants : Ève Bazaiba prend les rênes des Affaires sociales, Acacia Bandubola dirige le ministère des Hydrocarbures, et Marie Nyangé Ngambo s’occupe de l’Environnement, fonction cruciale pour un pays au cœur des enjeux climatiques mondiaux.

La présence féminine se note aussi dans les ministères régaliens, au niveau des vice-ministres : Eugénie Tshela est nommée à l’Intérieur, Noëlla Ayeganagato aux Affaires étrangères, et Gracia Yamba Kazadi aux Finances.

Une forte représentation parmi les ministres délégués

Dans la catégorie des ministres délégués, les femmes occupent quatre des cinq postes, soit 80 % de représentation. Parmi elles : Arlette Bahati (Nouvelle économie verte), Angèle Bangasa (Politique de la ville) et Irène Essambo (Personnes vivant avec un handicap).

Comme de tradition, le ministère du Genre, Famille et Enfant reste confié à une femme : Micheline Ombaye en prend désormais la tête.

Un progrès encore timide

Dans un contexte politique souvent marqué par le conservatisme, le gouvernement Suminwa II offre une meilleure visibilité aux femmes. Toutefois, l’objectif d’une égalité réelle reste encore éloigné. Ces nominations, bien qu’encourageantes, devront s’accompagner de responsabilités effectives, de moyens concrets et d’une volonté politique affirmée pour permettre une gouvernance véritablement inclusive.

Le chemin vers la parité s’annonce long et semé d’obstacles, mais les bases semblent désormais posées pour espérer des avancées plus significatives à l’avenir.


Serge Kayembe