Le mouvement citoyen Lutte pour le changement (LUCHA) dénonce l’ambiguïté du message de Joseph Kabila et Moïse Katumbi, issu des assises qui se sont tenues à Addis-Abeba le 16 et le 17 décembre derniers.
Dans une note publiée sur ses médias sociaux le jeudi 26 décembre, la LUCHA estime que les deux opposants ont donné l’impression de légitimer les actions des groupes armés en affirmant, dans leur communiqué, que « l’ampleur de la crise dans le pays a suscité des réactions inattendues de la part de certains, qui ont choisi une option radicale pour se faire entendre ».
« Au regard de leur poids politique et de leur rôle dans l’histoire du pays, Joseph Kabila et Moïse Katumbi doivent s’abstenir de toute déclaration qui pourrait légitimer les revendications armées et exonérer les acteurs étrangers qui exploitent les faiblesses internes à leur profit », a-t-elle écrit.
Pour la LUCHA, la résurgence du M23, qui a entraîné un drame sécuritaire et humanitaire sans précédent dans l’Est du Congo, n’est pas une simple réaction radicale pour se faire entendre.
Elle souligne qu’en dépit des ratés du régime en place, rien ne peut justifier un soutien aux milices qui favorisent le bradage des ressources naturelles congolaises.
« Tshisekedi, dont nous critiquons régulièrement les choix politiques hasardeux, l’incompétence et les dérives, contribue à instabiliser le pays. Pour autant, rien ne saurait justifier une légitimation des criminels de guerre et une normalisation d’une agression étrangère. Le peuple congolais a trop souffert des manipulations politiques qui nourrissent les conflits à l’Est du pays », rappelle le mouvement citoyen.
Selon la déclaration commune de Katumbi et Kabila, la RDC connaît une crise économique, politique et sécuritaire sans précédent, qui pousse certains citoyens à recourir aux voies radicales pour se faire entendre, en allusion notamment aux Congolais qui ont pris les armes pour combattre le régime.
Jean Ngaviro