L’escalade verbale entre opposants et partisans du pouvoir peine à s’estomper depuis que Félix Tshisekedi a annoncé son intention de réformer l’actuelle Constitution. Ses adversaires politiques le soupçonnent de vouloir mettre en place des stratégies pour s’accrocher au pouvoir au-delà des mandats constitutionnels.
Le jeudi 26 décembre dernier, à Kindu, dans le Maniema d’où il est originaire, Matata Ponyo, un des opposants emblématiques du régime en place, s’est de nouveau attaqué aux initiateurs du projet, qui avancent que la Constitution ne leur permet pas de répondre aux besoins vitaux des Congolais.
L’ex-premier ministre a alors estimé que ces positions cachaient mal l’incapacité des gouvernants du régime en place. Il a ainsi rappelé que le travail et la constitution étaient deux choses différentes.
Puis, dans la foulée, le président du LGD a mentionné que sous son administration en tant que chef du gouvernement, des routes avaient été asphaltées, des hôpitaux et des universités construits alors que la même loi fondamentale était en vigueur.
La Constitution n’a jamais été un blocage aux projets de développement, a-t-il sous-entendu.
« À l’époque où nous étions au pouvoir, vous aviez vu comment la province avait été transformée. Est-ce que nous avions changé la constitution ? Nous avons fonctionné sous la même constitution. Le travail et la constitution sont deux choses distinctes. La constitution est très belle. C’est la même Constitution qui a transformé le Maniema, c’est la même Constitution qui a construit les hôpitaux, c’est la même constitution qui a permis de stabiliser le taux de change. Maintenant, aujourd’hui, on prétexte la hausse des prix pour justifier un changement de constitution », a-t-il déclaré.
Une voix qui vient se joindre à celle des opposants Kabila et Katumbi, qui, eux aussi, lors des assises à Addis-Abeba les 16 et 17 décembre derniers, ont dénoncé l’intention du chef de l’État.
L’opposition à la démarche s’accentue, car même au sein de l’Église catholique, les évêques se montrent contre tout changement de la constitution.
Des manifestations sont d’ailleurs projetées dans le pays pour confronter Félix Tshisekedi. Ce dernier a cependant estimé que la décision devrait revenir au peuple, car, a-t-il rappelé, « la voix du peuple, c’est la voix de Dieu ».
Jean Ngaviro