Face à la déstabilisation du pays, notamment dans sa partie orientale, Thomas Luhaka suggère que les autorités congolaises étudient de manière approfondie les solutions à la crise.
Alors que les rebelles du M23 continuent de s’emparer de localités dans le Nord-Kivu, l’ancien ministre de l’ESU appelle à une réforme profonde des services de défense et de sécurité.
Il soutient que les forces en présence, notamment les troupes étrangères, les casques bleus, la SADC, les Wazalendo et les mercenaires, ont clairement montré leurs limites dans la résolution du conflit.
« Pour faire face à l’insécurité qui gangrène l’Est de notre pays, il me semble que la priorité des priorités pour nos autorités politiques doit être aujourd’hui de mener une réflexion profonde et sans complaisance sur notre système de défense. Le moment est venu de repenser notre armée, nos services de renseignement et de sécurité, et plus globalement, notre administration du territoire national », écrit-il ce lundi 6 janvier.
Il estime qu’à ce jour, les solutions palliatives (troupes étrangères, forces de la MONUSCO, mercenaires, milices Maï-Maï) ont montré leurs limites et que « poursuivre avec cette politique de tâtonnement stratégique ne pourra qu’aggraver la situation ».
Pour le Kabiliste du Front commun pour le Congo, les forces armées de la RDC méritent d’être retravaillées pour les rendre plus compétitives face à l’ennemi.
Toutefois, pour y parvenir, Thomas Luhaka semble directement s’adresser au régime Tshisekedi, qui accuse ses adversaires d’être de connivence avec les milices qui déstabilisent le pays.
« Notre armée est malade. Il faut la soigner. Les remèdes existent. Il faut arrêter avec les incantations, les procès d’intention et la recherche de boucs émissaires. À force de soupçonner gratuitement sa femme d’infidélité, elle pourrait, un jour, succomber à la tentation », prévient l’opposant.
Sur la ligne de front, au Nord-Kivu, la partie congolaise a perdu Katale et Masisi-Centre le week-end dernier. Le M23 a tenté de percer vers Kaleghe, au Sud-Kivu, mais a vite été repoussé par l’armée congolaise.
Les revers des troupes gouvernementales face à l’ennemi viennent ainsi remettre sur la table la nécessité de réformer le système de défense congolais.
Jean Ngaviro