À l’occasion de la Journée mondiale de la santé mentale, célébrée chaque 10 octobre, la Mission des Nations unies pour la stabilisation en République démocratique du Congo (MONUSCO) a lancé une campagne de sensibilisation dans le territoire de Djugu et la ville de Bunia, en province de l’Ituri. Objectif : briser les tabous autour des troubles mentaux et promouvoir la paix comme remède préventif aux souffrances psychiques.
Dans une région profondément marquée par des années de conflits armés, les traumatismes psychologiques sont omniprésents, mais la santé mentale reste encore un sujet peu abordé. Les préjugés et termes péjoratifs tels que « fous » ou « détraqués » persistent dans le langage courant, accentuant la stigmatisation des personnes souffrant de troubles mentaux. Pourtant, rappelle l’Organisation mondiale de la santé (OMS), la santé mentale constitue un pilier essentiel du bien-être humain, permettant à chaque individu de faire face aux défis de la vie, de participer activement à la société et de s’épanouir.
Les troubles les plus répandus dans ce contexte comprennent la dépression, l’anxiété, le stress post-traumatique, la schizophrénie et les troubles bipolaires. En Ituri, la violence, les déplacements forcés, la destruction des infrastructures scolaires et sanitaires ainsi que l’insécurité alimentaire aggravent considérablement l’état psychologique des populations.
Pour répondre à cette réalité, les équipes médicales des contingents bangladais et népalais de la MONUSCO, appuyées par les assistants de liaison communautaires, ont mené des séances de sensibilisation à Bule, Fataki et Lera (territoire de Djugu), ainsi qu’à Ndoromo (Bunia).
Plus d’une centaine de personnes parmi elles des femmes leaders, des jeunes, des autorités coutumières et des représentants de structures locales ont pris part à ces activités.
Les échanges ont porté sur la compréhension des symptômes, des causes et traitements des maladies mentales, ainsi que sur les moyens de prévention. Un accent particulier a été mis sur la lutte contre la stigmatisation, qui constitue souvent un frein majeur à la recherche de soins.
La MONUSCO réaffirme l’importance du dialogue intercommunautaire et de la cohésion sociale comme leviers de prévention des troubles mentaux. Pour la mission onusienne, restaurer une paix durable, c’est aussi offrir aux populations les conditions nécessaires pour guérir leurs blessures invisibles.
Gires Kasongo
