Ce samedi 4 janvier est un jour solennel en République démocratique du Congo. Il est dédié aux martyrs de l’indépendance, principalement ceux tombés lors des émeutes du 4 janvier 1959 au Stade des Martyrs à Kinshasa.
Contexte
Les émeutes avaient éclaté lors d’un match de football au Stade des Martyrs entre une équipe congolaise et une équipe belge. Elles avaient été principalement provoquées par des tensions raciales et politiques.
Les supporters congolais, frustrés par le traitement discriminatoire qu’ils subissaient, avaient violemment réagi après un incident survenu durant le match. Les forces de l’ordre avaient alors été appelées à rétablir l’ordre, ce qui avait conduit à des affrontements. Le bilan avait été tragique, avec plusieurs personnes tuées et blessées, notamment parmi les Congolais.
Cet événement a cependant marqué un tournant décisif dans la lutte pour l’indépendance du Congo, soulignant les tensions entre la population congolaise et le régime colonial belge.
Depuis, le 4 janvier est dédié dans le pays aux victimes de ces émeutes ainsi qu’à tous les héros qui ont combattu pour l’indépendance.
Où en est-on, 66 ans après ?
La lutte menée par les pères fondateurs visait à affranchir le Congolais de la domination étrangère afin de lui permettre de devenir maître de son destin.
Emery Patrice Lumumba et tous ses contemporains, qui ont payé de leur sueur et de leur sang, rêvaient d’un Congo nouveau, un pays où il fait bon vivre.
Cependant, 66 ans après, la RDC tourne encore en rond et demeure la risée du monde. En dépit de ses nombreuses richesses, le Congo peine à décoller et à être un État véritablement indépendant.
Sur le plan sécuritaire, le pays éprouve encore des difficultés à se débarrasser des rébellions et à s’imposer diplomatiquement dans la sous-région. En ce qui concerne l’économie, beaucoup reste à faire pour améliorer le quotidien des citoyens.
De plus, les infrastructures, comme les routes, les écoles et les hôpitaux, laissent encore à désirer. Les agents du service public sont souvent mal payés, etc.
Ce tableau peint un État en difficulté. Près de sept décennies après le prix fort payé par les héros de l’indépendance, leurs descendants n’ont toujours pas réussi à faire du Congo une nation au centre des enjeux mondiaux.
Jean Ngaviro
