La population de la capitale congolaise devient de plus en plus accro aux jeux de hasard, qui soutiennent tant bien que mal certains foyers. Des enseignants aux pasteurs, en passant par les chauffeurs de taxi, de nombreux Kinois s’adonnent à ces jeux pour subvenir à leurs besoins quotidiens.

Sur les artères de la ville, on peut donc voir de petits stands dédiés à ces jeux, qui enregistrent un engouement singulier. Le plus en vue est Winner, l’un des premiers à mobiliser des millions de parieurs, dont beaucoup obtiennent des gains.

« Je joue régulièrement et je gagne aussi. J’ai acheté mon congélateur et mon téléviseur de 55 pouces grâce à ce jeu de hasard », nous dit Guecho, un mécanicien qui affirme investir quotidiennement entre 20 000 et 30 000 francs congolais pour jouer au Lotto.

« Il y a quelques mois, j’étais très critique vis-à-vis des parieurs. Je trouvais des arguments solides pour les décourager. Mais aujourd’hui, si je comptabilise ce que j’ai pu gagner, cela tourne autour de 30 millions de francs congolais, contre environ 2 millions perdus en moins d’un an, ce qui voudrait dire que c’est une bonne affaire », nous confie celui qu’on appelle St Thoma, un nom attribué par ses amis à qui il a tenté de persuader d’arrêter de jouer à Winner.

Les jeux de hasard, en particulier Winner, intéressent désormais bon nombre de Kinois. Plusieurs ménages en profitent, comme ce couple qui a requis l’anonymat et affirme vivre de ce jeu depuis trois ans.

« Mon mari a acheté deux voitures de type Ist pour faire du taxi grâce à ce jeu. Ceux qui estiment que c’est un péché de jouer au Lotto, le jour où ils tenteront leur chance et gagneront, changeront d’avis », dit Marie.

Si certains soutiennent, avec des versets bibliques à l’appui, que les jeux de hasard sont contraires à la parole de Dieu, ce n’est pas l’avis de ce pasteur qui souhaite rester anonyme :

« C’est une question de voix intérieure qui parle à chacun de nous. Dieu peut te bénir de diverses manières. Je joue et je gagne, et je soutiens le ministère de Dieu avec cet argent. Me dire de ne pas jouer, c’est fermer une source que Dieu m’offre pour soutenir son œuvre », lance le pasteur.

Bolangi

×

Hello!

Click one of our contacts below to chat on WhatsApp

× Contactez-nous