Le Kongo Central ne reçoit aucun rond de l’exploitation du pétrole dans son bassin côtier, selon la Cour des comptes. La moins-value est de 100% durant les 5 derniers exercices budgétaires.

«Cette catégorie de recettes [pétroliers producteurs, Ndlr] faisant partie des recettes à caractère national est liée à la bonne volonté du pouvoir central», a fait savoir le «gouverneur » Atou Matubwana à la Cour des comptes.

En 2018, le gouvernement avait résolu d’octroyer une allocation de 10% [au lieu de 40% selon la constitution] des recettes pétrolières à la seule province productrice de l’or noir à titre compensatoire pour réparer notamment les dommages d’environnement résultant des activités extractives. Mais la quotité de 3.146.342.805 FC attendue de Kinshasa, en 2018, n’est jamais venue, indique la Cour des comptes qui poursuit que «la réalisation a également été nulle au cours des exercices budgétaires 2016 et 2017 contre des prévisions respectives de CDF 2.019.435.668,00 et CDF 3.146.342.805,00». Les assignations des pétroliers producteurs (PERENCO REP, LIREX… MIOC) pour 2019 étaient de l’ordre de 429 462 562 946 FC, soit 245.716.079 dollars, avec une augmentation de production devant passer de 10.000 à 13.000 barils /jour en on-shore et de 16 à 17.000 barils /jour en offshore, suite au renouvellement de la concession maritime accordé à PERENCO à travers un huitième avenant. Directeur général de Perenco Rep Sarl, Adrien Broche, se vantait que le nouveau rig Nuada est appelé à accroître la production offshore à travers un nouveau plan d’action. Ce qui sous-entend plus d’extraction donc plus de risque de pollution. Mais le Kongo Central n’a, une fois encore, jamais perçu un seul centime.

Les prévisions des recettes des pétroliers producteurs pour 2020 sont 432 013 657 836 FC soit 256.023.265,30 dollars au taux budgétaire (1687,4 FC/USD). Que ces prévisions des recettes soient impactées ou non par les effets de la Covid-19, la chute des cours mondiaux et la dépréciation du franc face au dollar, le Kongo Central n’aura, fort probablement, aucun penny, à fin exercice. D’autant plus que la province en proie à l’instabilité politique suite à une affaire de petite culotte, n’a rien eu au 30 juin 2020. Depuis 2017, la DGRAD sollicite la tenue des missions mixtes avec le ministère de l’Environnement pour contrôler les fiches déclaratives et les preuves de paiements des droits dûs au Trésor public, dont des taxes liées à la pollution. En vain. En 2018, à la faveur de la Conférence des directeurs généraux et directeurs provinciaux de la DGRAD, la régie financière a désapprouvé les exonérations sur la taxe contre la pollution accordées par le ministère de l’Environnement à PERENCO, BANRO et CIDI. Sans effet. Le bureau d’études Cleamag a encaissé près de 50 000 dollars pour éclairer l’État sur la sempiternelle question de la pollution et de la destruction des écosystèmes à Muanda par PERENCO et ses affiliées. Plus aucune suite de Cleamag. Le rapport d’audit du Sénat daté du 8 novembre 2013, recommande notamment que les fonds issus de la lutte contre la pollution pétrolière, un stock chiffré à l’époque à 88 millions de dollars, soient transférés à la Banque centrale pour une gestion efficiente de la dépollution de Muanda. Comme le Plan Polmar (cartes des stratégies pour la lutte contre la pollution pétrolière en milieu marin), l’audit n’intéresse plus personne. D’ailleurs, il a été contesté par certains sénateurs et députés Ne Kongo qui ont dédouané PERENCO et consorts. Foi d’analystes, ils auraient été corrompus comme ces organisations de la société civile qui, une fois prises en charge par les pétroliers, muent leurs accusations de pollution en dithyrambes : X producteur a donné du courant et 200.000 dollars à la communauté locale, Y 600.000 dollars et des tôles, Z des kits scolaires. Des donations attrape-nigauds. Alors que Muanda va se «tchernobylisant».

LEVI MAWEJA

By 24news

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