Après la tripartite manquée dimanche 19 décembre dernier à Luanda, où le président angolais, reconnu comme médiateur, et les deux protagonistes, Félix Tshisekedi et Paul Kagame, devaient se retrouver, on parle encore de ce raté dans plusieurs salons politiques.

La rencontre de Luanda aurait pu ouvrir la voie vers la paix par la signature d’un accord entre la RDC et le Rwanda, qui, selon plusieurs rapports, est le principal soutien du M23, mouvement rebelle qualifié de terroriste par les autorités congolaises. Selon la ministre congolaise des Affaires étrangères, qui a conduit les négociations depuis plusieurs semaines, l’accord prévoyait l’engagement de Kigali à retirer le M23 du territoire congolais. En contrepartie, la RDC devait elle aussi s’assurer de la neutralisation des FDLR, rebelles hutus qui se sont réfugiés en RDC depuis le génocide rwandais.

L’accord n’a donc pas été signé, car la délégation rwandaise, menée par le président de la République du Rwanda, n’a pas répondu à l’invitation de João Lourenço, l’Angolais. Si les autorités congolaises veulent continuer à y croire, ce n’est pas l’avis de la plupart des Congolais, qui estiment que toutes les négociations pour le retrait du M23 et des troupes rwandaises du territoire congolais sont une perte de temps.

« Il faudra doter nos forces armées et nos compatriotes Wazalendu des moyens pour combattre. L’objectif du Rwanda est d’occuper nos terres, de prendre au moins 250 km de la RDC. Actuellement, ils font tout pour s’emparer d’une ou deux provinces avant l’arrivée au pouvoir de Donald Trump, car le Rwanda a toujours été soutenu par les démocrates. Et comme les démocrates quittent le pouvoir, Kagame fait tout pour être en position de force pour négocier », a déclaré Willy Mishiki, député national du Nord-Kivu sur Top Congo.

Il est à noter que la RDC, qui affirme poursuivre le combat sur tous les fronts, notamment diplomatique, militaire et médiatique, reste optimiste quant à une solution diplomatique à ce conflit, qui a causé des millions de morts et de déplacés depuis près de trois décennies.

À son tour, le vice-premier ministre des Affaires étrangères, Christophe Lutundula, a affiché le même optimisme, bien qu’il faille souligner qu’il y a eu tout de même quelques avancées, notamment la levée de l’embargo sur les armes. Cependant, la situation sur le terrain n’a vraiment pas évolué en faveur de la RDC.

Que doit faire la RDC pour reconquérir les territoires perdus et restaurer son autorité ? Certains appellent à une cohésion nationale pour faire face ensemble à cette situation qui, si l’on ne fait pas attention, pourrait maintenir le plus grand pays d’Afrique centrale dans la domination et la faiblesse face aux autres, malgré toutes les richesses et la puissance militaire que la RDC possède.

Jacques Amboka Mokoko

 

×

Hello!

Click one of our contacts below to chat on WhatsApp

× Contactez-nous