Alors que la situation sécuritaire s’enlise dans l’est, particulièrement dans le Nord-Kivu, où le M23 continue de mener des attaques contre les FARDC, le président congolais a décidé d’opérer des changements tactiques au sein des forces armées.
Christian Tshiwewe, qu’une certaine opinion estimait inefficace face aux enjeux de l’heure, a été remplacé par le général-major Jules Banza Mwilambwe. Ce dernier, qui était alors chef adjoint de la Maison militaire, a par ailleurs été promu lieutenant-général. Ses études et son expérience sont présentées comme un atout majeur pour la conduite des opérations de défense de l’intégrité territoriale.
Au renseignements militaires (ex-DMIAP), le président congolais place le général-major Makombo Jean Roger alors que Christian Ndaywel, qu’il remplace prend le commandement des forces terrestres.
Le général Chiko Tshitambwe, qui était chargé des opérations militaires au sein de l’état-major général et qui, jusqu’ ici, commandait le front nord des opérations menées contre le M23 à Lubero, dans le Nord-Kivu, est permuté à la 1e zone de défense. Lui aussi était de plus en plus sous le feu des critiques de ceux qui estimaient que son action contre le groupe armé pro-rwandais n’était plus productive.
Dans le même remaniement, Félix Tshisekedi a confié la 3e zone de défense au général Pacifique Masunzu, réputé pour son efficacité dans la tactique militaire. Cet officier général doit désormais contrôler les provinces instables du Nord-Kivu, Sud-Kivu, Maniema ainsi que l’ex-Province Orientale.
Ce ménage au sein des FARDC, qui est fait en contexte de guerre passe plus pour une réponse du président congolais aux groupes armés et rebellions, particulièrement le M23.
Le chef de l’État se montre conscient du degré de la menace et veut changer ses cartes en mettant de nouveaux pilons sur l’échiquier. Dans le pays, tout le monde espère que ce changement sera non sans résultats afin de changer la donne.
Le remaniement effectué par Félix Tshisekedi dans ce contexte précis peut donc être interprété comme un message au camp ennemi mais son intention à écarter des responsables militaires qui ont failli dans la protection de l’intégrité territoriale.
Jean Ngaviro