La crème scientifique s’invite déjà au débat sur le projet de réforme constitutionnelle lancé par le président de la République. Hier, c’était un débat entre politiques ; aujourd’hui, les scientifiques s’y invitent.

Un des rares pénalistes que connaît la République Démocratique du Congo, le professeur Nyabirungu, dit ne pas comprendre la direction que prend le débat autour de la révision ou du changement de la constitution.

« Débord, je ne comprends pas cette agitation. Si vous lisez la constitution, vous verrez qu’elle-même prévoit sa propre révision et non son changement, comme nous l’entendons déjà. Cela ne peut aucunement faire débat », a déclaré le professeur Nyabirungu.

Ce scientifique congolais n’exclut pas l’idée d’un débat républicain. Cependant, il souligne que ce dernier doit être mené par les « ayants-droits » afin de dire la vérité au peuple.

« Vouloir désorienter le débat sur un éventuel changement n’est pas prévu dans notre constitution. Notre loi prévoit sa propre révision et sur des matières bien précises. Il ne faut pas oublier qu’il y a des articles intangibles, comme le 220, qui ne peuvent aucunement faire l’objet d’une quelconque révision », a-t-il précisé ce jeudi à travers un message diffusé sur les réseaux sociaux.

S’agissant de l’interprétation de l’article 217, Nyabirungu, avec un sourire aux lèvres, considère que cette disposition peut faire l’objet de polémique pour quiconque voulant « tuer son chien l’accuse de la rage ». La même disposition se trouve dans plusieurs autres constitutions africaines au nom de la solidarité.

« Si c’est cet article qui fâche, je pense qu’on peut réunir dix scientifiques sur ce même sujet pour enlever sans tambour battant ce prétendu piège, au lieu d’exposer le pays à des risques de violence dont personne ne sera épargné », conclut-il.

Nyabirungu est professeur émérite des universités, réputé proche du pouvoir de Joseph Kabila en raison de ses prises de position, notamment dans l’affaire ayant conduit à l’inéligibilité de Jean-Pierre Bemba en 2018. Sa prise de parole aurait influencé, selon plusieurs observateurs, la décision de la cour constitutionnelle.

Faustin Kalenga

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