Ka koudou koudou. Vingt ans de scène, à faire souvent le beatbox tellement la musique le transforme en émotion. Sept albums comme sept saisons d’une même légende. Fally Iupa comme un métronome entre modernité et héritage, a étalé son âme dans des mélodies qu’il chante à l’unisson avec ses mélomanes.
Dans un départ stupéfiant, sans assurance du lendemain, Droit Chemin (2006) cartonne et trace la route : les guitares y murmurent Kinshasa, la basse dialogue avec la mémoire.
Avec Arsenal de Belles Mélodies (2009), l’expérience affine le timbre ; le featuring entre en jeu avec R. Kelly et Krys qui y mêlent leurs voix, confirmant qu’un Congolais peut conquérir le monde sans renier ses racines.
Dans Power “Kosa Leka” (2013), le sebene s’emballe : les cordes s’enlacent, les percussions cognent comme le pavé de la capitale.
Puis Tokooos (2017) élargit l’horizon : Booba, Aya Nakamura, KeBlack ; la rumba s’urbanise, les langues se croisent.
Control (2018) revient au pays, au murmure des rues, aux amours tenaces.
Tokooos II (2020) ouvre la fenêtre à Ninho, Dadju, Naza : l’afrobeat y côtoie la guitare congolaise.
Enfin, Formule 7 (2022) consacre le maître. Trois disques, mille nuances. Chaque chanson s’ancre dans la réalité sociale chômage, espoir, amour, survie et trouve sa respiration dans le rythme. Fally Ipupa ne chante pas le Congo : il l’habite. Ka koudou koudou. Il a mis la batterie dans sa bouche, transformant chaque battement en souffle vital qu’aucun silence ne peut étouffer.
Clin d’œil à FK, une fan depuis sa tendre 1 année de vie.
HANA KEL
