Les Congolais s’attendent, dans les jours à venir, à un remaniement gouvernemental. Le président Félix Tshisekedi l’a non seulement annoncé, mais a également désigné un facilitateur pour consulter la classe politique en vue de la formation d’un gouvernement d’union nationale.

Le professeur Éberande Kolongele, ancien directeur de cabinet du chef de l’État et récemment nommé conseiller spécial en matière de sécurité, est chargé de cette mission. Ce qui demeure incertain, c’est si l’actuelle Première ministre, Judith Suminwa, conservera son poste ou si Félix Tshisekedi lui trouvera un successeur. À cette question, seul le garant de la nation pourra répondre.

Cependant, les Congolais ne sont pas prêts à cautionner un casting biaisé, dicté par les ambitions politiciennes de certains responsables qui, sans vergogne, se battent bec et ongles pour intégrer le gouvernement, non pas pour servir, mais pour se servir. Le chef de l’État ne doit donc pas céder aux pressions des partis politiques, qui chercheront certainement à placer leurs membres, mais qui, au final, n’apportent rien à la République.

Par ailleurs, dans ce contexte d’agression, les Congolais ne sont pas dupes quant à savoir qui, dans cette équipe, peut encore bénéficier de la confiance du chef de l’État et de la population. « Ils ne sont pas plus de 10 qui peuvent être reconduits », martèle un professeur d’université, estimant que Félix Tshisekedi commettrait une grave erreur s’il ne parvenait pas à choisir de bons collaborateurs en cette période critique, que ce soit pour son cabinet ou au sein du gouvernement.

Le temps est donc crucial pour le pays, pour son chef et pour le peuple congolais. C’est en ce moment que le président de la République est appelé à faire preuve de ses réelles capacités de leader. Pour certains analystes, il ne devrait même pas être question d’un gouvernement d’union nationale, interprété par certains comme une invitation à la « mangeoire ». Connaissant le fonctionnement des politiques congolais, cette thèse n’est pas à écarter, et le président de la République en est conscient.

Ces analystes suggèrent que, dans le contexte actuel, le président devrait plutôt mettre en place un gouvernement de crise, avec pour priorité la récupération des territoires sous contrôle de l’armée rwandaise, en commençant par les deux grandes villes du Nord et du Sud-Kivu, à savoir Goma et Bukavu.

Il est vrai que les Congolais sont très attentifs au cocktail que la classe politique proposera dans ce gouvernement dit d’union nationale. Qui maintenir à son poste ou au gouvernement, qui intégrer, qui permuter ? Tshisekedi a en main les cartes, surtout dans ce contexte. Car nombreux sont ceux qui arrivent au gouvernement sans rien et repartent avec des millions sur leurs comptes, laissant le pays dans un état pire que celui dans lequel ils l’ont trouvé.

Et s’il y a vraiment une volonté de mieux faire, bon nombre de Congolais n’attendent pas un gouvernement de 60 ou 50 membres. Une équipe de 30 membres, bien outillés et engagés pour la cause de la République, peut très bien faire l’affaire. Et ce qui est sûr, les rares valables à la reconduction sont bien connus.

Jacques Amboka

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