Le président du Conseil supérieur de l’audiovisuel et de la communication (CSAC), Christian Bosembe, s’est présenté devant les députés nationaux ce vendredi 6 juin pour présenter le rapport des activités de son institution, et pour expliquer certaines mesures récemment prises, notamment celle interdisant aux médias de couvrir les activités du parti de l’ancien président Joseph Kabila, le PPRD.
Après la lecture de ce rapport, les députés nationaux ont eu l’occasion de réagir et de poser leurs questions au président du CSAC.
Prenant la parole, le député national Christian Mwando Simba a exprimé son mécontentement. Selon lui, le document présenté ne ressemblait en rien à un rapport institutionnel, mais s’apparentait plutôt à un discours politique :
« Je pense que tout le monde ici a entendu tout sauf un rapport. C’était plutôt un discours d’un militant qui croit devoir apprendre au peuple congolais, et à nous, députés, ce qui est bien et ce qui est mal », a lancé, sous les ovations de ses collègues, le député élu de Lubumbashi.
Poursuivant son intervention, Christian Mwando Simba a tenu à rappeler au président du CSAC les missions fondamentales de son institution, telles que définies par la loi :
« Je voudrais ici rappeler au président du CSAC sa mission, telle que précisée dans l’article 8 de la loi que nous avons mise à sa disposition :
1. Garantir la liberté de la presse, de l’information et de tout autre moyen de communication ;
2. Assurer la protection de la presse ;
3. Veiller à la déontologie en matière d’information ;
4. Veiller à l’accès équitable des partis politiques, des associations et de toute autre personne aux moyens officiels d’information », a-t-il déclaré.
Il convient de signaler que les mesures conservatoires annoncées par le président du CSAC, notamment l’interdiction de toute couverture médiatique des activités du PPRD, ont suscité une vague d’indignation. Plusieurs voix se sont élevées pour dénoncer ces restrictions, à commencer par l’Union nationale de la presse du Congo (UNPC), qui y voit une dérive autoritaire et une volonté de « prendre le peuple en otage ».
Zéphyrin Pengume