La République Démocratique du Congo a commémoré, samedi 2 août, la Journée du Génocide pour les gains économiques (Genocost). À Kinshasa, la cérémonie officielle a été organisée par le Fonds National de Réparation des Victimes (Fonarev), qui a livré un message fort : cette journée ne se limite pas au souvenir, elle incarne une exigence de vérité, de justice et de réparation.
« La RDC ne se contente pas de se souvenir. Elle écoute le silence lourd des survivants, éclaire les zones d’ombre de l’histoire, et refuse que le passé soit enseveli dans l’oubli », a déclaré Patrick Fata, directeur général du Fonarev.
Dans son allocution, Patrick Fata a rappelé que le Genocost est « la somme des douleurs éclatées sur l’immense corps de la République ». Il a cité Beni, où la machette est devenue un instrument de terreur, le Grand Kasaï, meurtri par le conflit Kamuina Nsapu, ainsi que le Grand Bandundu, frappé par les violences du phénomène Mobondo.
« Le Genocost, c’est ce cri que le temps n’a pas étouffé, c’est une mémoire insurgée contre l’impunité », a-t-il insisté. « C’est aussi toutes ces femmes violées, mutilées, brûlées, dont les corps portent encore les stigmates de la barbarie dans le silence ».
Le Fonarev rappelle que derrière chaque chiffre se cache une histoire humaine, souvent ignorée. Des enfants devenus orphelins, des familles disloquées, des communautés déracinées, une société brisée.
« Le Genocost, c’est la volonté froide de nous disperser, de déraciner nos peuples », déplore Patrick Fata.
Créé il y a seulement deux ans, le Fonarev s’est rapidement imposé comme l’instrument central de la politique publique de réparation. Sa mission repose sur l’identification rigoureuse et humaine des victimes, l’accès aux droits et à la justice, et l’allocation équitable des réparations, dans le respect de la dignité des survivants.
Le message du Fonarev en ce jour commémoratif est clair : le combat pour la justice n’est pas terminé. Le Genocost ne doit pas être un simple souvenir annuel, mais un appel constant à la reconnaissance, à la vérité et à la réparation pour les victimes d’un drame historique encore trop souvent ignoré.
Gires Kasongo
