Le régime de Kinshasa reste immuable sur la question sécuritaire liée au M23. Malgré la tripartite avortée du dimanche 15 décembre dernier à Luanda et les exigences du Rwanda, le gouvernement congolais demeure intransigeant quant aux pourparlers avec le M23.
Lors du Conseil des ministres tenu vendredi 20 novembre dernier à Kinshasa, le chef de l’État a réitéré cette position, qui constitue le seul point d’achoppement empêchant la signature d’un accord définitif de paix entre le Congo et le Rwanda.
« Le président de la République a tenu à réaffirmer plusieurs éléments, dont le rejet catégorique de toute négociation directe avec le groupe terroriste du M23, dont les actions criminelles causent des souffrances à la population », a mentionné Patrick Muyaya lors de la lecture du compte rendu.
Pour les autorités congolaises, en proposant les pourparlers avec le M23 comme préalable, le Rwanda a non seulement nargué le processus en cours, mais a également démontré sa volonté manifeste de saboter les efforts de paix, au mépris de ses engagements internationaux et des résolutions du Conseil de sécurité des Nations unies.
Rappelons que le dimanche dernier, un sommet crucial sur la situation sécuritaire en République démocratique du Congo a échoué à la dernière minute suite à l’absence du président rwandais.
Ce dernier devait se rendre à Luanda, en Angola, pour échanger avec son homologue congolais Félix Tshisekedi, sous la médiation de l’Angolais João Lourenço.
Des informations relayées à la presse ont précisé que la tripartite a avorté en raison d’un sujet controversé : la négociation entre Kinshasa et le M23.
Pour le Rwanda, cela constitue un préalable à la signature de l’accord de paix proposé par la médiation angolaise. Toutefois, le gouvernement congolais reste catégorique et ferme, considérant qu’être autour d’une même table avec les rebelles est une ligne rouge qu’il ne franchira jamais.
Jean Ngaviro