La République démocratique du Congo ne présidera pas l’organisation régionale de la Communauté de l’Afrique de l’Est (EAC).
Après Salva Kiir, c’est Félix Tshisekedi qui devait en prendre la tête. Cependant, Kinshasa a refusé cette charge, évoquant des tensions qui l’opposent à Kigali, également membre de l’organisation.
Dans la foulée, le Kenya vient d’être désigné pour prendre la relève, et William Ruto devrait ainsi présider l’EAC pour un an.
Contre l’avis de nombreux observateurs et analystes de la question sécuritaire dans la région, Félix Tshisekedi avait décidé d’intégrer la RDC à l’EAC en 2022, afin de profiter de cette adhésion pour résoudre notamment les problèmes sécuritaires dans le pays et faciliter les échanges commerciaux.
Dans ce cadre, des troupes de la Communauté de l’Afrique de l’Est ont même été déployées au Congo pour aider Kinshasa à combattre le M23.
Cependant, après un an, et en raison de l’absence d’un bilan prometteur, le gouvernement congolais a décidé de renvoyer les soldats est-africains afin de les remplacer par ceux de la SADC.
Les tensions sont restées vives au sein de l’organisation. La République démocratique du Congo accuse le Rwanda de soutenir le M23, et pointe également le Kenya (et parfois même l’Ouganda) du doigt pour son soutien à Kigali dans ses velléités expansionnistes.
Cela a exacerbé la méfiance entre les États de l’EAC, une méfiance qui a notamment pris racine depuis que Félix Tshisekedi a remercié les soldats de l’organisation en décembre 2023.
Jean Ngaviro